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Le phénomène de la mendicité organisée "a pris de l'ampleur" dans la capitale, a reconnu mercredi la bourgmestre de Luxembourg. Lydie Polfer a demandé à la police d'agir plus vite. Elle-même a été victime d'une agression.
Le phénomène est bien connu à Luxembourg-Ville et tourne carrément au "tourisme de mendiants" selon les mots employés par Mireille Rahmé-Bley, présidente de l'Union commerciale de la Ville de Luxembourg (UCVL) en septembre, au micro de RTL. Avant de lancer qu'il y a "trop de mendiants" et qu' "il ne se peut pas" que "des gens viennent exprès de l'étranger à Luxembourg pour se mettre assis à tous les coins de la ville".
"Le phénomène de la mendicité organisée a pris de l'ampleur", a reconnu ce mercredi matin Lydie Polfer, bourgmestre de Luxembourg lors du city-breakfast organisé mensuellement pour la presse.
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La bourgmestre juge que certains mendiants ont des "comportements inacceptables". Et s'explique: "Ils ciblent leur clientèle. Ce sont plutôt des dames et des messieurs d'un certain âge. Ils viennent les harceler et quand ils ne donnent pas, ils les traitent de tous les noms. C'est vraiment du harcèlement!"

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Elle-même en a été victime "il y a quatre mois, en pleine rue" dans sa propre capitale, un soir "vers 22 heures", confie la bourgmestre de Luxembourg-Ville. Et elle raconte comment une personne "m'a jeté toute une boîte de pop-corn à la figure". Elle a aussitôt prévenu la police.
"ÇA DEVIENT UN VRAI PROBLÈME SANITAIRE"
Mais le phénomène de la mendicité est "compliqué" à gérer, explique la bourgmestre car "il englobe plusieurs problématiques", souvent complexes. La mendicité organisée sous-entend, par exemple, que "ces gens sont aussi victimes d'un trafic et il est très difficile de les aider", contrairement aux sans-abri ou aux personnes dépendantes de drogues.
Pour la simple raison qu' "une partie des gens qui sont dans la mendicité organisée refusent toute aide" et même "tout contact". De sorte que les streetworkers de la Ville ne peuvent pas leur venir en aide, ou simplement leur proposer un lit pour la nuit.
Du coup, ils dorment dans les entrées des résidences, des maisons, les parcs, les marches d'églises. Phénomène grandissant, mais "inacceptable" pour la bourgmestre. D'autant que "ça devient un vrai problème sanitaire". Lydie Polfer vient d'ailleurs de remettre un gros dossier de photos à la ministre de tutelle "pour montrer ce qu'ils laissent quand ils repartent".
"LES DÉLOGER DÈS LE SOIR"
Le problème a fait l'objet d'une réunion il y a deux jours avec la police grand-ducale et la bourgmestre assure avoir demandé "d'appliquer la nouvelle loi votée en juillet qui permet désormais aux policiers d'enjoindre les mendiants à quitter les lieux". Des agents "vont chaque matin les déloger. Mais nous avons demandé de les déloger dès le soir", révèle la bourgmestre.
Décidée à endiguer le phénomène, avec tous les moyens disponibles et surtout l'aide des "autres institutions comme la Justice ou l'Immigration", Lydie Polfer lâche: "Encore faut-il que la police le constate et que la justice les sanctionne".