Quarante-six ans après sa dernière victoire en Coupe de Luxembourg, le Progrès a de nouveau soulevé le trophée au terme d’une finale soporifique remportée aux tirs au but contre le Swift.
Une séance de tirs au but n’est pas une loterie. C’est la combinaison d’un geste technique et d’une conviction affichée. Ou pas devrait-on écrire dans le chef des Hespérangeois, peu convaincants dans cet exercice. Sur quatre tentatives, une seule est venue secouer les filets d’un Eldin Latik inspiré. Le gardien a arrêté les envois de Cédric Sacras et de Yoane Lasme et a vu celui de Raphael Holzhauser s’envoler dans la tribune occupée par les supporters des Jaune et Noir.
En face, Alex Guet Guett était le seul à se louper mais le Progrès avait pris assez d’avance pour se lancer à l’assaut de son gardien et l’enlacer au bout d’une soirée décevante pour les amateurs de beau jeu.
Jarmouni répond à Holzhauser
Niederkorn ne se formalisera pas de ce détail. Une si longue absence de trophée creuse l’appétit et pour la manière, le club repassera un autre jour. D’autant plus qu’il a cru un instant voir son adversaire s’envoler après à peine quatre minutes et un ballon renvoyé par Clément Couturier dans le paquet d’où a surgi Holzhauser pour tromper Latik (1-0, 4e). Plutôt que de désinhiber le Swift, cette avance le contracta. "C’est comme si on avait marqué trop tôt et qu’on attendait trop notre adversaire", confessait Couturier au terme de la séance de tirs au but. "Je ne sais pas quelle gueule avait la finale depuis les tribunes, mais on a tout donné. C’est décevant car on voulait vraiment sauver notre saison. C’était un match équilibré au terme duquel on était tous cuit. Il y a un goût d’inachevé même si ça fait plaisir de disputer un tel match", poursuivait le milieu de terrain français.
A l’image d’une saison erratique, le Swift a connu des temps forts mais beaucoup trop de temps faibles pour revendiquer un succès. Il a d’abord permis au Progrès de revenir dans le match sur un corner joué en deux temps et repris en seconde zone par Hamadou Karamoko de la tête. Walid Jarmouni surgissait pour remettre les deux équipes à égalité à la 36e minute. Cet avertissement était pris au sérieux par les Blancs qui n’eurent pas le bon goût d’accélérer mais juste celui de rester vigilants pour ne plus concéder grand-chose.
En terme d’animation offensive, ce n’était guère flamboyant dans le camp des champions en titre. Dominik Stolz était méconnaissable et son compère autrichien Holzhauser, auteur de corners venus tester les qualités de Latik dans les airs, s’est éteint au fil du match. L’entrée en jeu de Belameiri a bien dynamité la partie mais ce fut insuffisant pour faire pencher la balance.
Place au derby!
Plus affamés, les Niederkornois, emmenés par Metin Karayer, soulevaient la Coupe de Luxembourg dans la tribune du Stade de Luxembourg déjà déserté par une partie des 4.000 spectateurs présents. Les Jaune et Noir ne boudaient pas leur plaisir. "On a eu du mal à entrer dans le match. On a subi, mais on est resté calme pour mettre notre jeu en place. L’égalisation est arrivée au bon moment et nous a relancé. Notre saison est réussie avec ce trophée que tout le club attendait depuis si longtemps", confessait le latéral droit Alex Guett Guett.
La Coupe reste donc dans la commune de Differdange. Elle passe des mains du FCD03 à celles du Progrès. Le club de Niederkorn la remporte pour la cinquième fois en huit finales disputées. Il se qualifie ainsi pour le deuxième tour de la Conference League, ce qui donnera un peu plus de vacances aux garçons pour se préparer. Ils retrouveront Jeff Strasser à la reprise. L’entraîneur et le club ont convenu de poursuivre l’aventure débutée il y a deux saisons une année de plus. Il reste à soigner la sortie en championnat avec un derby haut en couleur qui attend la commune de Differdange lundi soir.