La cuvée 2023 restera dans les annales de la sélection luxembourgeoise

Il faut manier le classement mondial avec précaution car il ne se fait que le reflet instantané d’une situation. Mais à la lecture du nouveau classement publié jeudi par la FIFA et que l’on peut dérouler mois par mois, il ne fait aucun doute que le Luxembourg ne se retrouve pas là à la suite d’une grosse performance mais bien en raison d’une suite de résultats favorables. La progression lente et constante de la sélection de Luc Holtz se retrouve à travers les chiffres qui s’égrènent.

De la 91^e à la 83^e place, la courbe est ascensionnelle. Elle n’a connu qu’une légère faiblesse avec un 87^e rang en octobre. Le Luxembourg se retrouve ainsi à un rang de sa meilleure position de 2018 (82^e). Cette année-là, la Ligue des Nations venait de prendre son envol et le Luxembourg trouvait là un terrain de jeu à sa convenance. Il a fallu une Biélorussie un rien plus solide pour priver les gars de Luc Holtz de la première place. Les prémices du renouveau, eux, remontent bien plus loin. Les résultats des équipes de jeunes sont un témoin comme un autre. Et parfois, les A défrayaient la chronique comme lors de leur match nul à Toulouse face à la France en 2017.

Luc Holtz et Mario Mutsch devraient poursuivre leur mission ces prochaines années après le bilan positif généré par les dernières campagnes / © Val Wagner)

Il n’est pas question de banaliser les résultats de cette année 2023 et de se montrer pointilleux comme l’actualité brûlante nous invite parfois à le faire. On pense à la défaite en Slovaquie qui a peut-être privé le Luxembourg d’une qualification directe pour l’Euro allemand. Ce jour-là, la performance fut à la hauteur des attentes. Peut-être même plus que ça. Seul le résultat a laissé les supporters sur leur faim. Le Portugal est, lui, venu rappeler qu’un "petit" pays n’est jamais à l’abri d’un trou d’air en infligeant deux corrections dont les statisticiens grand-ducaux se seraient bien passés.

Ces deux gifles jettent un léger froid sur les chiffres qui ont ponctué cette campagne. On retiendra cependant qu’avec 17 points pris, le Luxembourg explose tous ses records. Que l’on pondère ou pas le classement en fonction du nombre d’équipes, voire du nombre de points attribués en cas de victoire. Jusque-là, la référence remontait à la qualification pour l’Euro 96 avec un total de 10 points après 10 matchs dont une victoire de prestige face à la République tchèque.

Quatre buts en huit matchs

Si on enlève encore ces deux verrues contre la Seleção, le Luxembourg n’a encaissé que quatre buts en huit matchs. C’est l’une des grosses satisfactions pour Luc Holtz qui n’a jamais hésité à chambouler sa défense ces dernières années. Son animation aussi puisque sa sélection a parfois défendu à cinq avant de revenir à un système à quatre ces derniers mois qui lui correspond mieux et qui a fait ses preuves lors de cette campagne.

Certains joueurs ont pris de l’importance sur l’échiquier de Holtz. Anthony Moris dans les buts, Maxime Chanot en charnière centrale et le trio Christopher Martins-Leandro Barreiro-Mathias Olesen dans le cœur du jeu. Sans oublier le fantasque Gerson Rodrigues, mis à pied un moment en raison de ses écarts de conduite mais rappelé finalement pour boucler la campagne.

C’est précisément dans le secteur offensif que le Luxembourg a parfois peiné. Dany Mota, le joueur né à Niederkorn et qui évolue à Monza en Serie A, est attendu comme le messie pour soulager cette équipe qui tentera l’incroyable pari de passer la frontière en juin prochain. Il lui faudra d’abord s’imposer en Géorgie le 21 mars pour s’offrir une finale au Stade de Luxembourg quelques jours plus tard contre la Grèce ou le Kazakhstan.

Avec ou sans Luc Holtz? La tendance est à une prolongation du contrat de l’entraîneur pour deux ans. Une information qui devrait tomber dans le courant de la semaine prochaine. Un peu avant ou après le sacre attendu au Gala de Mondorf dans la catégorie de la meilleure équipe de l’année.