Son film "Läif a Séil" représentera le Luxembourg dans la course aux Oscars. Le réalisateur du premier western luxembourgeois dégaine sa playlist.
Qui ne s'est jamais dit : "Ça valait la peine d'attendre" ? Il y a fort à parier que Loïc Tanson juge aujourd'hui sa patience bénéfique. Celui qui évolue depuis une vingtaine d'années dans le milieu de l'audiovisuel luxembourgeois, scénariste et réalisateur de court-métrage ou de documentaire, avait l'ambition de réaliser un jour un long-métrage de fiction, sans pour autant se précipiter.
C'est chose faite avec Läif a Séil (Samsa Film), qui sort le 25 octobre prochain. Premier film et déjà un coup gagnant pour Loïc Tanson dont le bébé représentera le Luxembourg dans la course aux Oscars 2024 dans la catégorie "Best International Feature" ainsi que dans la compétition des Goyas (équivalent espagnol des Oscars américains) dans la catégorie "Best European Feature".
"C'est un grand rêve qui s’est réalisé, nous a-t-il confié. On se demande toujours si on veut faire du cinéma, si on peut faire du cinéma, si on a le courage, la patience. J’ai toujours eu le rêve de réaliser un long-métrage avant mes 40 ans, j’y suis presque arrivé. J'ai eu 40 ans juste avant de commencer à tourner. C’est une grande aventure, cinq ans de ma vie."
La bande annonce de "Läif a séil"
La grande originalité de Läif a Séil (The Last Ashes), c'est son pari : proposer un western tourné au Luxembourg. Sophie Mousel y incarne une jeune rebelle au 19e siècle qui revient dans son hameau natal assouvir un désir de vengance.
"L’idée vient du producteur, Claude Waringo de Samsa film, et du scénariste, Frédéric Zeimet, poursuit le réalisateur, qui voulaient faire un western au Luxembourg. Ça sonne un peu décalé et c’est décalé ! C’est tout le charme de cette idée. Et moi, les westerns, c'est toute mon enfance. Morricone en tant que compositeur et Sergio Leone à la caméra, entre autres. Mais également le cinéma américain de l'âge d‘or, que ce soit Ford, Peckinpah ou d’autres. Ces films m’ont énormément marqué. Et faire un western en luxembourgeois, c'était pour moi un défi que je ne pouvais pas refuser. Dans un luxembourgeois du 19e siècle que les gens n’ont jamais entendu comme ça."
Un défi, car les pièges étaient nombreux d'après Loïc Tanson : "La crédibilité était la grande question parce qu'il fallait conserver ce fil rouge, ne jamais franchir cette frontière qui risque de nous faire basculer dans le risible, dans le 'pas crédible'. Ce n’est absolument pas ce qu’on voulait faire, on ne voulait pas faire un film de série Z."

Loïc Tanson et Luc Schiltz sur le tournage / © Anna Krieps / Samsa Film
Et qui dit western dit possibilité de s'exporter. Les Italiens l'ont bien fait avec le "western spaghetti", alors pourquoi pas le Luxembourg... "On a des projections à des festivals internationaux en novembre, s'enthousiasme Loïc, il sera intéressant de voir les réactions. Le fait qu'il s’agisse d’un western attise un peu l’envie de découvrir un cinéma dans une autre langue. C’est l’intérêt du cinéma de genre car le western reste du cinéma de genre. On espère que la langue ne sera pas une barrière et que ça donnera envie de se plonger dans un Luxembourg du 19e siècle."
À l'heure cruciale de la sortie de son film, Loïc Tanson nous a fait découvrir avec plaisir ses morceaux fétiches. Chez lui, la musique n'est jamais bien loin : "J’écris toujours avec de la musique dans mon casque. À ce moment de l’écriture, on n’a que des idées. C’est une fois que le compositeur est désigné que le dialogue s’installe. C’est son univers qui va emmener le film ailleurs."
Retrouvez tous les épisodes de Face B sur la plateforme RTLPLAY.LU
Qu'elles aient bercé notre enfance, qu'elles enchantent nos journées où qu'elles soient devenues des compagnes pour la vie, les chansons jalonnent notre existence.
La devise de Face B pourrait être: "Dis-moi ce que tu écoutes, je te dirai qui tu es".