Des chiffres qui font tousserVers une fin programmée des hybrides rechargeables en Europe

RTL Infos
Une nouvelle réglementation européenne, qui sera mise en place dès 2025, pourrait avoir un impact très négatif sur les ventes de voitures hybrides rechargeables, déjà en berne. L'idée est en effet de réévaluer leurs émissions de CO2 en les ramenant au plus près de la réalité.
Une Audi hybride rechargeable.
Une Audi hybride rechargeable.
© AFP

Cette réglementation vise à recalculer les émissions de CO2 pour les faire correspondre à la réalité. Cela va se traduire par des scores probablement multipliés par deux dès 2025 et même par trois en 2027, ce qui va évidemment rendre ces voitures beaucoup moins séduisantes aux yeux des consommateurs.

Cette réglementation a été mise en place pour se rapprocher de la réalité de la route plutôt que de mesures purement théoriques. Plus tôt cette année, la Commission européenne a en effet publié un rapport édifiant, montrant la différence énorme entre les données d’homologation et les émissions réelles de CO2 dans l’air, à l’usage. Il en ressort que les véhicules hybrides rechargeables (PHEV) émettent en moyenne 139,4 g de CO2 par kilomètre en conditions de test réelles contre 39,6 g/km seulement selon la norme de référence WLTP, soit un écart phénoménal de 252%. Dans le détail : +312% pour les hybrides Diesel et +238% pour les hybrides essence.

Cela s’explique notamment par le fait que les automobilistes ont des habitudes bien différentes des profils envisagés par les organisations en charge de calculer ces émissions. Dans la réalité, ils n’utilisent finalement pas beaucoup le mode électrique et rechargent très peu leur batterie. Dans les faits, ils roulent beaucoup plus avec leur moteur thermique et consomment donc davantage que prévu en essence ou en Diesel.

Avec un tel changement de réglementation, les voitures hybrides rechargeables ne seront donc désormais plus considérées comme des véhicules à “très basses émissions”, c’est-à-dire émettant moins de 50 g/km de CO2. Les particuliers, comme les entreprises, pourraient dès lors se détourner de ces machines au profit de modèles 100% électriques, plus chers mais réellement plus écologiques. À moins que les constructeurs n’optent pour de plus grosses batteries intégrées, au risque d’augmenter sensiblement le poids du véhicule et par conséquent sa consommation.

À terme, cette réglementation pourrait participer à forcer les automobilistes à basculer vers le tout électrique, sans passer par la case hybride.

Back to Top
CIM LOGO