Polémique en FranceUn enfant rasé de force par des éducateurs

AFP
Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour "violences volontaires" après la diffusion d'une vidéo montrant un enfant être tondu dans un foyer parisien.
© AFP (archive)

La justice a été saisie après la révélation mardi de faits de maltraitance dans un foyer parisien accueillant des enfants placés, où des salariés ont rasé la tête d’un garçon et filmé la scène pour l’humilier. Le parquet de Paris a annoncé mardi avoir ouvert une enquête pour “violences volontaires”.

Selon la ville de Paris, ces faits “gravissimes” se sont déroulés en février 2025 au foyer éducatif Jenner, géré par l’association Jean-Coxtet et qui accueille des mineurs et jeunes majeurs placés par l’Aide sociale à l’enfance (ASE) dans le 13e arrondissement de Paris.

L’incident, révélé par franceinfo, implique des employés ayant pris la décision de raser le crâne d’un enfant placé sous leur responsabilité, tout en le filmant à des “fins évidentes d’humiliations”, d’après la Ville.

Sur ces images, l’enfant apparaît torse nu, assis sur une chaise les bras croisés, tandis qu’une personne lui rase la tête à l’aide d’une tondeuse.

Face à ces “manquements inacceptables”, la Ville a souligné qu’aucune des justifications avancées – qu’il s’agisse de la présence de poux, d’un prétendu accord de l’enfant ou d’une autorisation de sa mère – ne pouvait “légitimer la violence infligée”. En conséquence, la collectivité a saisi l’autorité judiciaire et prévoit de se constituer partie civile.

Outre ce signalement, la mairie a diligenté une enquête administrative ayant déjà conduit au “renouvellement de l’équipe” encadrante de cette structure. Elle précise que l’analyse de la situation doit se poursuivre pour “garantir la sécurité et le bien-être des enfants confiés dans cette unité”.

L’avocat de la famille, Axel Delaunay-Belleville, s’étonne que la collectivité n’ait communiqué que mardi alors qu’elle était informée “depuis septembre”, affirme-t-il. “Quand la mairie de Paris pond un communiqué mardi matin en expliquant qu’ils mènent des investigations, enfin, on est en décembre ! C’est du sauve qui peut”, a-t-il déploré auprès de l’AFP, en ajoutant que la mère du garçon allait déposer plainte “dans les prochains jours”.

L’enfant victime a fait l’objet d’une “attention particulière” et a exprimé le souhait de rester dans ce foyer, affirmant s’y “sentir bien malgré l’épisode violent”, a précisé la ville.

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