Dans le détail, les ventes de Tesla ont chuté de 63% en France, 59% en Allemagne et même 75% en Espagne. Au Luxembourg, la chute est de 44,3% sur un an. 122 Tesla se sont vendues en janvier 2024 dans le pays, mais que ce chiffre est tombé à 68 le mois dernier. Et cela alors que les ventes de voitures électriques ont elles progressées de 15,6% en 24 par rapport à 23, toutes marques confondues. Tesla perd donc clairement des parts de marché.
En Allemagne, les voitures Tesla se sont écoulées à seulement 1.277 exemplaires en janvier, en chute de près de 60% sur un an, a indiqué l’Agence fédérale pour l’automobile (KBA). Les ventes de Tesla en Allemagne reculent depuis plus d’un an, reflétant les difficultés du marché des voitures électriques, notamment dues à l’arrêt des bonus à l’achat et l’inflation.
En janvier toutefois, leur baisse contraste avec le rebond du marché de l’électrique, dont les immatriculations ont augmenté de 53,5% sur un an. Les Tesla n’ont représenté que 3,7% du marché des voitures électriques allemand. C’est loin de leur part de marché moyenne en 2024, proche de 10%.
Les critiques se sont multipliées ces dernières semaines à l’encontre du patron de Tesla, qui affiche ouvertement son soutien à l’extrême droite allemande, s’immisçant dans la campagne pour les élections fédérales du 23 février prochain.
Le milliardaire s’est illustré par des déclarations invraisemblables lors d’un meeting de l’AFD. Elon Musk a déclaré que seule l’AfD pouvait sauver l’Allemagne, à l’aube des élections législatives. Il a réitéré son soutien à ce parti qui incarne selon lui “le meilleur espoir pour l’Allemagne” et a repris sa diatribe habituelle contre l’actuel gouvernement du chancelier Olaf Scholz, qui, affirme-t-il, “réprime agressivement la liberté d’expression”.
Elon Musk avait par le passé qualifié le dirigeant social-démocrate de “fou” et “d’imbécile incompétent”.
Tesla a implanté près de Berlin sa seule usine européenne produisant la Model Y et le Model 3. Fin janvier, des activistes allemands ont revendiqué avoir projeté sur la façade de l’usine, pour le dénoncer, le salut polémique d’Elon Musk effectué lors d’un meeting de Donald Trump et interprété par certains comme un salut nazi.
“Personne ne veut être associé au comportement de Musk”, explique à l’AFP Ferdinand Dudenhöffer, expert du secteur automobile en Allemagne. Or la marque et son patron sont “presque indissociables”, ajoute-t-il. Le marché des voitures électriques souffre depuis plus d’un an de l’inflation et du manque de modèles d’entrée de gamme, les modèles existants étant en moyenne plus chers que les thermiques.
Le groupe Tesla a publié fin janvier des résultats inférieurs aux attentes au quatrième trimestre. Ses livraisons ont fléchi en 2024 (-1%) à 1,79 million de véhicules - premier recul de son histoire - alors que Tesla anticipait une “légère augmentation”. Le groupe s’est aussi fait grignoter des parts de marché par des constructeurs traditionnels. Malgré cela, il a conservé sa place de premier constructeur mondial de véhicules tout électrique, devant le Chinois BYD (1,76 million).
“La politisation d’Elon est, à coup sûr, un sujet brûlant pour les investisseurs et, d’après les premières indications, ils pensent qu’il met en danger les ventes de véhicules”, a commenté Jeff Osborne, analyste chez TDCowen.
