Migrants, Panama, transgenre...Les principales annonces de Donald Trump, à peine investi

RTL Infos
Etat d'urgence à la frontière avec le Mexique, des "millions et millions" d'expulsions promises, sortie de l'accord de Paris sur le climat, reprise du canal de Panama...
© AFP

Donald Trump a énuméré lundi une pluie d’annonces choc lors de son discours d’investiture. Si elles venaient à se concrétiser, ces mesures promettraient sans doute de vives contestations devant les tribunaux. Certaines d’entre elles semblent même violer la constitution américaine.

Offensive anti-immigration

Promise pendant sa campagne électorale, la vaste offensive anti-immigration de Donald Trump a pris forme dès son discours d’investiture à la mi-journée.

Je vais déclarer l’état d’urgence à notre frontière sud” avec le Mexique, a annoncé le président républicain, à peine investi. “Toutes les entrées illégales seront immédiatement stoppées et nous commencerons à renvoyer des millions et des millions d’étrangers criminels là d’où ils viennent.”

© AFP

“Je vais envoyer des troupes à la frontière sud pour repousser l’invasion désastreuse de notre pays”, a-t-il martelé.

Selon une responsable de sa future administration, Donald Trump veut aussi mettre un terme au droit d’asile et au droit du sol, et reprendre la construction du mur frontalier avec le Mexique.

Premier effet concret dès lundi : la plateforme de demandes d’asile lancée par l’administration Biden a cessé de fonctionner. “Les rendez-vous existants ont été annulés”, indique le service sur son site internet.

Grâce présidentielle pour plus de 1.500 assaillants du Capitole

C’est pour le 6 janvier, pour les otages, environ 1.500 personnes qui seront complètement graciées”, déclaré Donald Trump en signant le décret au Bureau ovale.

Cette proclamation met fin à une grave injustice nationale infligée au peuple américain au cours des quatre dernières années et commence un processus de réconciliation nationale”, selon le texte du décret publié par la Maison Blanche.
Cette grâce bénéficie à l’ensemble des personnes condamnées pour participation à l’assaut du Capitole, à l’exception de 14, dont la peine est commuée en période de prison déjà purgée.

Il s’agit de membres des mouvements d’extrême droite Oath Keepers et Proud Boys, dont le fondateur des Oath Keepers, Stewart Rhodes, condamné à 18 ans de prison.

Tous les autres, y compris l’ancien chef des Proud Boys, Enrique Tarrio, condamné en septembre 2023 à 22 ans de prison, soit la plus lourde peine prononcée pour l’assaut contre le Capitole, reçoivent une grâce intégrale.

Nouvelle sortie de l’accord de Paris

Pour la deuxième fois, les Etats-Unis, deuxième pollueur mondial derrière la Chine, vont se retirer de l’accord de Paris sur le climat, selon la nouvelle administration. Une décision qui met en péril les efforts mondiaux face au dérèglement climatique.

Les Etats-Unis avaient déjà quitté brièvement l’accord international sous le premier mandat du milliardaire américain, avant que Joe Biden n’acte leur retour.

Trump lors de son discours d'investiture le 20 janvier 2025
Trump lors de son discours d’investiture le 20 janvier 2025
© AFP

Dans son discours d’investiture, Donald Trump a aussi annoncé qu’il allait décréter un état d’”urgence énergétique” pour doper la production d’hydrocarbures aux Etats-Unis, déjà premier producteur mondial, et faire baisser les coûts de l’énergie.

Nous allons forer à tout-va”, a-t-il répété, une formule devenue un de ses slogans de campagne (“We will drill, baby, drill”).

“Reprendre” le canal de Panama

Nous allons reprendre” le canal de Panama, a lancé le nouveau président.

Construit par les Etats-Unis et inauguré en 1914, son contrôle a été transféré au Panama en 1999, après un accord passé en 1977 par le président américain d’alors, Jimmy Carter. “Un cadeau insensé qui n’aurait jamais dû être fait”, a fustigé Donald Trump.

Le navire danois Lars Maersk franchit les écluses du canal de Panama à Colon, au Panama, le 28 décembre 2024.
Le navire danois Lars Maersk franchit les écluses du canal de Panama à Colon, au Panama, le 28 décembre 2024.
© AFP

“L’objectif de notre accord et l’esprit de notre traité ont été totalement violés, a-t-il affirmé. Les navires américains sont gravement surtaxés et ne sont pas traités équitablement (...) Et surtout, la Chine exploite le canal de Panama, et nous ne l’avons pas donné à la Chine. Et nous allons le reprendre.”

“Le canal appartient et continuera d’appartenir au Panama”, lui a répondu le président panaméen José Raul Mulino.

Droits de douane dès février

Nous imposerons des droits de douane et des taxes aux pays étrangers pour enrichir nos citoyens”, a encore promis Donald Trump.

Le 47e président des Etats-Unis s’est engagé à entamer “immédiatement la révision de notre système commercial afin de protéger les familles et les travailleurs américains”.

Depuis le Bureau ovale dans la soirée, il a précisé en envisager “de l’ordre de 25% sur le Mexique et le Canada”. A partir de quand? “Le 1er février”, a-t-il estimé.

Les plus proches voisins des Etats-Unis sont pourtant théoriquement protégés par un accord de libre-échange signé durant son premier mandat.

“Mettre fin au délire transgenre”

Mettre fin au délire transgenre” était un autre de ses engagements de campagne.

“A partir d’aujourd’hui, la politique officielle du gouvernement des Etats-Unis sera de dire qu’il n’y a que deux sexes, masculin et féminin”, définis à la naissance, a asséné lundi Donald Trump, dont l’équipe a promis plusieurs décrets pour stopper les aides fédérales pour les personnes transgenres.

© AFP

L’une des conséquences concrètes de cette politique sera de supprimer le genre “X”, ni masculin ni féminin, pour les personnes se reconnaissant comme non binaires, “sur les documents officiels du gouvernement”, selon une source au sein de l’équipe présidentielle. Ce choix avait été instauré durant le mandat de Joe Biden.

Visées également, les aides fédérales aux programmes soutenant la diversité dans l’administration.

Planter le drapeau américain sur Mars

Donald Trump a affirmé lundi lors de son discours d’investiture que les Américains allaient “planter” le drapeau américain “sur la planète Mars”, sans mentionner le retour programmé des astronautes américains sur la Lune, une omission qui sème les doutes sur son programme spatial.

© AFP

Sous son mandat, a-t-il déclaré, “nous poursuivrons notre destinée jusqu’aux étoiles, en envoyant des astronautes américains planter la bannière étoilée sur la planète Mars”.

Pas de mention donc du programme Artémis de la Nasa prévoyant le retour des Américains sur la Lune, pourtant annoncé sous son premier mandat.

Back to Top
CIM LOGO