PortugalLe Premier ministre Luis Montenegro joue son avenir aujourd'hui

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Empêtré dans une polémique sur un conflit d'intérêts présumé, le Premier ministre portugais de droite modérée Luis Montenegro est sur la sellette et joue mardi son avenir lors d'un vote de confiance au Parlement, qui devrait lui être défavorable, faute de majorité.
© AFP

Le débat sur le vote de confiance, qui pourrait contraindre Luis Montenegro à la démission un an à peine après son arrivée au pouvoir, doit débuter à 16h.

Malgré les tentatives d’éviter la chute du gouvernement au cours des derniers jours, l’opposition campe sur ses positions et devrait décider de ne pas le sauver: les socialistes, principal parti d’opposition, comme l’extrême droite de Chega ont déjà fait savoir qu’ils ne lui accorderaient pas leur confiance.

Lundi, les socialistes ont annoncé avoir déposé une demande formelle pour la création d’une commission d’enquête parlementaire sur l’éventuel conflit d’intérêts touchant le Premier ministre, l’invitant à s’y soumettre.

Avec un objectif: éviter de“provoquer une crise politique qui entraînera des élections sans que cela permette de clarifier” sa situation, selon la présidente du groupe parlementaire, Alexandra Leitao.

“Le Premier ministre a répondu à pratiquement toutes les questions”, mais “il y en a qui veulent ignorer les réponses”, a affirmé le porte-parole du gouvernement Antonio Leitao Amaro, à l’issue d’un conseil des ministres lundi après-midi.

“Nous souhaitons continuer à gouverner” mais “la démission et la tenue d’élections dépendra du Parti socialiste”, a ajouté le ministre, appelant l’opposition à voter la confiance.

Face à la pression de l’opposition, M. Montenegro a de son côté expliqué samedi qu’il était de sa “responsabilité” d’éviter que le pays ne se retrouve “embourbé” dans l’instabilité, justifiant ainsi avoir voulu demander la confiance des députés.

“Face à l’absence d’alternative” pour sortir de cette crise, il a assuré qu’il était de son devoir “d’appeler les Portugais à se prononcer” pour dire si l’exécutif était “en mesure de gouverner ou pas”, a-t-il poursuivi.

De possibles élections en mai

Si le gouvernement n’obtient pas la confiance des députés, cela entraînera sa démission, et il reviendra ensuite au président, le conservateur Marcelo Rebelo de Sousa, de décider de dissoudre ou pas le Parlement.

Une éventuelle dissolution ouvrirait la voie à des élections législatives anticipées, qui pourraient se tenir le 11 ou le 18 mai, a déjà annoncé M. Rebelo de Sousa.

Qu’est-il reproché au Premier ministre ?

Le chef du gouvernement, président du Parti social-démocrate (PSD, droite modérée), arrivé au pouvoir il y a un an mais sans majorité absolue au Parlement, est mis en cause dans plusieurs affaires.

La principale porte sur une entreprise de prestation de services détenue par sa femme et ses enfants, ayant des contrats avec plusieurs sociétés privées, parmi lesquelles un groupe dont l’activité est soumise à des concessions accordées par l’État.

Depuis ces révélations, le Premier ministre, qui a déjà surmonté deux motions de censure, a annoncé que l’entreprise familiale serait désormais strictement détenue par ses enfants.

Cette décision a toutefois été jugée insuffisante par l’opposition, qui continue de réclamer des explications.

En cas de démission du gouvernement, le président doit consulter les partis représentés au Parlement puis convoquer le conseil d’Etat, un organe consultatif, avant de se prononcer sur l’issue qu’il souhaite donner à la crise.

Luis Montenegro a pris ses fonctions en avril 2024, succédant à Antonio Costa, un socialiste qui avait démissionné en novembre 2023 dans le cadre d’une enquête sur un trafic d’influence présumé. M. Costa, qui a toujours nié toute irrégularité, a été élu président du Conseil européen en juin 2024.

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