Le pape François a quitté dimanche peu après midi l’hôpital de Rome où il était soigné depuis plus de cinq semaines pour une double pneumonie, non sans avoir remercié auparavant depuis un balcon les centaines de fidèles venus le saluer avant son retour au Vatican.
“Merci à tous”, a déclaré le pontife argentin de 88 ans d’une voix faible lors de cette brève apparition publique en fauteuil roulant, la première depuis le 14 février.
Il a été accueilli par les applaudissements nourris des fidèles massés devant l’hôpital.
“Je vois cette dame avec des fleurs jaunes, comme elle est gentille”, a-t-il simplement ajouté, les traits tirés, avant de lever les bras et les deux pouces.
Quelques minutes plus tard, vers 12H15 (11H15 GMT), la voiture blanche le transportant a ralenti au moment de quitter l’hôpital pour que François, assis sur le siège passager avant, puisse saluer les fidèles venus l’encourager. Toujours affaibli, il est alimenté en oxygène par les narines.
L’annonce surprise de ce retour tant attendu, à l’issue de la quatrième et plus longue hospitalisation du souverain pontife depuis son élection en 2013, avait été faite samedi soir par son équipe médicale.
A l’annonce de sa sortie, le pape était “très content”, “cela faisait trois-quatre jours qu’il nous demandait quand il pourrait rentrer”, a raconté le Pr Sergio Alfieri lors d’une conférence de presse.
Une fois au Vatican, il devra effectuer “une longue convalescence” d’"au moins deux mois”, a averti le Pr Alfieri. “L’hôpital, même si cela peut paraître étrange, est le pire endroit où faire sa convalescence car c’est le lieu où on contracte le plus d’infections”, a-t-il expliqué.
La sortie du pape, dont l’état était en constante amélioration depuis deux semaines mais qui a “maigri” selon ses médecins, était très attendue alors que les interrogations s’étaient multipliées sur sa capacité à reprendre ses activités.
La perspective d’un retour rapide à la normale a été écartée par le Pr Alfieri: “la convalescence est par définition une période de récupération, donc il est clair que durant la période de convalescence, il ne pourra pas honorer ses rendez-vous quotidiens habituels”.
Une précision lourde de sens alors que l’évêque de Rome s’était jusqu’ici imposé une rythme de travail effréné, enchaînant rendez-vous et célébrations religieuses tout en continuant à voyager en dépit des injonctions de son entourage à ralentir la cadence.
Après avoir été placé pendant plusieurs semaines sous assistance respiratoire via des canules nasales et un masque à oxygène, le chef des plus de 1,4 milliard de catholiques devra poursuivre les séances de rééducation pour retrouver le plein usage de sa voix.