Désastre humanitaireLe PAM annonce avoir "épuisé" ses stocks de nourriture à Gaza

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Le Programme alimentaire mondial de l'ONU a annoncé vendredi avoir "épuisé tous ses stocks" à Gaza, où Israël bloque l'entrée de toute aide humanitaire et poursuit ses bombardements, qui ont fait au moins 78 morts en 24 heures, selon le ministère de la Santé du Hamas.
Distribution de nourriture à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 24 avril 2025
Distribution de nourriture à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 24 avril 2025
© AFP

Avant l’annonce de ce bilan, l’un des plus lourds de ces dernières semaines, les secours du territoire palestinien avaient fait état de 12 Gazaouis tués par des bombardements israéliens dans la matinée.

Affirmant vouloir faire pression sur le Hamas pour qu’il libère les otages encore retenus dans la bande de Gaza, Israël a bloqué le 2 mars toute entrée de l’aide humanitaire dans le territoire assiégé, avant de mettre fin deux semaines plus tard à deux mois de trêve.

Le Programme alimentaire mondial (PAM), une des principales organisations internationales fournissant de la nourriture au territoire, a annoncé vendredi avoir livré “ses derniers stocks alimentaires aux cuisines servant des repas chauds dans la bande de Gaza”.

Ces cuisines devraient être totalement à court de nourriture dans les prochains jours”, a ajouté le PAM.

La Défense civile palestinienne a de son côté précisé que parmi les 12 personnes tuées dans la matinée à travers le territoire par des frappes aériennes israéliennes figurait une famille de cinq personnes - un homme, une femme enceinte et leurs trois enfants - dont la tente a été bombardée dans l’ouest de Khan Younès (sud).

“Pendant combien de temps est-ce que des civils sans armes continueront d’être pris pour cible dans leurs maisons et leurs tentes?”, s’est indigné un membre de la famille, Rami Abu Taima, auprès de l’AFP.

Des Palestiniens inspectent les lieux d'une frappe israélienne à Gaza-ville, le 24 avril 2025
Des Palestiniens inspectent les lieux d’une frappe israélienne à Gaza-ville, le 24 avril 2025
© AFP

Ramy, un autre Palestinien qui s’identifie sous son seul prénom, a aussi perdu son fils de trois ans dans un bombardement à Khan Younès.

On ne le trouvait pas. Je suis retourné dans la tente et je l’ai trouvé en feu”, dit-il.

Rompant une trêve de deux mois dans la guerre déclenchée il y a plus d’un an et demi, l’armée israélienne a repris le 18 mars son offensive dans la bande de Gaza avec l’objectif déclaré de forcer le Hamas à libérer les otages qui y sont toujours retenus depuis l’attaque perpétrée le 7 octobre 2023 par le mouvement islamiste contre Israël.

Des Palestiniens font la queue pour recevoir de la nourriture, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 24 avril 2025
Des Palestiniens font la queue pour recevoir de la nourriture, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 24 avril 2025
© AFP

Vendredi, la Défense civile a aussi annoncé que 11 corps supplémentaires avaient été retrouvés dans une maison touchée la veille par une frappe israélienne à Jabalia (nord), portant le bilan de ce bombardement à 23 morts.

Deux autres corps ont aussi été retrouvés dans un commissariat de police de la même ville, également bombardé la veille, portant le bilan de cette autre frappe à 11 morts, a précisé un responsable de cette organisation de secouristes, Mohammed Al-Moughair.

Jeudi, l’armée israélienne a confirmé avoir frappé dans le secteur, précisant qu’elle ciblait “des terroristes opérant dans un centre de commandement et de contrôle du Hamas et du Jihad islamique”, un groupe allié.

Portraits d'otages israéliens retenus à Gaza, à Tel-Aviv le 24 avril 2025
Portraits d’otages israéliens retenus à Gaza, à Tel-Aviv le 24 avril 2025
© AFP

Depuis le début de la guerre, elle multiplie les opérations à Jabalia qu’elle considère comme un bastion du Hamas.

Au total, entre jeudi et vendredi à la mi-journée, les hôpitaux de Gaza ont reçu 84 corps, dont six de personnes tuées à des dates antérieures, et 168 blessés, a indiqué le ministère de la Santé du Hamas, faisant part de victimes “encore piégées sous les décombres et sur les routes”.

Israël, dont les troupes ont déjà pris le contrôle de plus de la moitié du territoire palestinien - d’après un calcul de l’AFP à partir des cartes publiées par l’armée - y lancera une offensive “plus vaste” si les otages ne sont pas libérés, a affirmé jeudi le chef d’état-major de l’armée, le lieutenant général Eyal Zamir, lors d’une visite à Gaza.

Le chef du Commandement militaire américain au Moyen-Orient (Centcom), le général Michael Kurilla, a rencontré le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, pour discuter du “renforcement de l’alliance stratégique” entre les deux pays, a indiqué vendredi le ministère israélien.

Un garçon puise de l'eau restant dans des canalisations souterraines, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 24 avril 2025
Un garçon puise de l’eau restant dans des canalisations souterraines, à Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza, le 24 avril 2025
© AFP

Selon des chiffres publiés vendredi par le ministère de la Santé du Hamas, au moins 2.062 Palestiniens ont été tués depuis le 18 mars, ce qui porte à 51.439 le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023.

L’attaque du Hamas a entraîné la mort de 1.218 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l’AFP basé sur des données officielles.

Sur les 251 personnes enlevées, 58 sont toujours otages à Gaza dont 34 sont mortes, selon l’armée israélienne.

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