TechnologiesLa Banque d'Angleterre lance un nouvel avertissement sur la bulle de l'IA

AFP
La Banque d'Angleterre (BoE) a de nouveau mis en garde mardi contre la survalorisation du secteur de l'intelligence artificielle (IA), dressant un parallèle avec les prémices de l'éclatement de la bulle internet en 2000.
Le gouverneur de la Banque d'Angleterre, Andrew Bailey, lors d'une conférence de presse présentant le rapport semestriel du Comité de politique financière (FPC) de la banque centrale, le 2 décembre 2025
Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, lors d’une conférence de presse présentant le rapport semestriel du Comité de politique financière (FPC) de la banque centrale, le 2 décembre 2025
© POOL/AFP

De nombreuses valorisations d’actifs risqués demeurent excessives, notamment pour les entreprises technologiques spécialisées dans l’intelligence artificielle”, estime le Comité de politique financière (FPC) de la banque centrale dans son rapport semestriel.

Dans leur ensemble, “les valorisations boursières aux États-Unis sont proches de leurs niveaux les plus élevés depuis l’éclatement de la bulle internet, et au Royaume-Uni, depuis la crise financière mondiale” de 2008, relève la BoE.

Les géants de la tech multiplient ces derniers mois les investissements vertigineux dans l’IA, mais ceux-ci semblent démesurés par rapport aux bénéfices générés, alimentant les craintes sur le marché d’une éventuelle bulle, à l’image de celle qu’a connue internet dans les années 1990 et au début des années 2000.

La différence avec cette période est que les acteurs actuels de l’IA “ont des flux de trésorerie positifs”, a tempéré le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Andrew Bailey, lors d’une conférence de presse suivant la publication du rapport, tout en soulignant les risques de “contagion” d’une éventuelle crise américaine sur les marchés britanniques.

Car si les attentes qui entourent l’IA sont déçues, les établissements qui ont prêté des fonds aux entreprises du secteur pourraient subir de lourdes pertes, prévient la BoE.

Elle avait déjà souligné ces risques en octobre dans le compte-rendu de sa précédente réunion trimestrielle sur la stabilité financière.

Plus généralement, “les risques pesant sur la stabilité financière se sont accrus en 2025”, estime l’institution, citant “les tensions géopolitiques, la fragmentation des marchés commerciaux et financiers, et les pressions exercées sur les marchés de la dette souveraine”.

La BoE a notamment rappelé les possibles faiblesses du marché du crédit privé, mises en lumière en septembre par les faillites aux Etats-Unis du fabricant de pièces détachées automobiles First Brands et de Tricolor, un spécialiste du crédit auto pour emprunteurs à risque.

Elle a aussi alerté sur les stratégie spéculatives de certains fonds d’investissements, qui risquent d’amplifier les chocs financiers.

La Banque d’Angleterre indique cependant que les sept plus importantes banques du pays (Barclays, HSBC, Lloyds, Nationwide, NatWest, Santander et Standard Chartered) sont en mesure de résister à un choc économique d’ampleur, d’après les résultats de son dernier “stress test”.

Depuis la crise financière de 2008, les banques centrales imposent des tests de résistance aux plus grands établissements. La BoE en prévoit un de ce type tous les deux ans.

Afin de doper l’investissement, la banque centrale a également diminué son estimation de la réserve de sécurité que les banques britanniques devraient mettre de côté, conseillant désormais qu’elle représente 13% de leurs actifs pondérés par le risque, contre 14% auparavant.

C’est la première fois que la BoE abaisse ce taux depuis l’apparition de ce standard en 2015, dans la foulée de la crise financière de 2008.

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