
Dans une vidéo diffusée lundi, on entend Brigitte Macron qualifier de “sales connes” des militantes féministes qui ont interrompu samedi soir un spectacle de l’humoriste Ary Abittan.
Ce dernier a été accusé fin 2021 de viol par une jeune femme qu’il fréquentait depuis quelques semaines. Après trois ans d’enquête, l’instruction a abouti à un non-lieu confirmé en appel en janvier.
“Ces mots, prononcés par l’épouse du président de la République, ne sont pas un simple dérapage : ils révèlent le mépris profond des élites pour celles qui osent briser l’omerta sur les violences sexuelles”, dénonce le collectif “Grève féministe” qui réunit une soixantaine d’associations, de syndicats et de fédérations dans un communiqué publié mardi soir.
“Les militantes féministes sont celles qui, chaque jour, se battent pour que les violeurs ne soient plus protégés, pour que les victimes soient crues, pour que la justice ne soit plus un leurre”, ajoutent-elles. “Ces propos ne sont pas anodins, ils légitiment la haine envers les féministes, déjà cibles de cyberharcèlement, de menaces de mort et d’agressions et minimisent la gravité des violences sexuelles, en réduisant la dénonciation des crimes à un simple “trouble à l’ordre public"".
Au-delà des rangs associatifs, les propos de Brigitte Macron ont fait réagir à gauche et des figures engagées dans la lutte contre les violences sexuelles à l’image de Judith Godrèche qui a écrit sur Instagram : “moi aussi je suis une sale conne” ou encore Marion Cotillard - “je suis une sale conne et fière de l’être”.
L’entourage de Brigitte Macron a assuré qu’il ne fallait “voir dans cet échange qu’une critique de la méthode radicale employée par ceux qui ont perturbé, masqués, le spectacle d’Ary Abittan samedi soir pour empêcher que l’artiste se produise sur scène”.