Les corps en sang ou tordus de douleur gisent sur le sol, faute de place, devant les urgences de l’hôpital général de la capitale birmane Naypyidaw après le violent séisme qui a frappé le pays vendredi.
Certains des blessés, corps ensanglanté et couvert de poussière, sont arrivés en voitures, d’autres en pickups ou sur des brancards.

Le tremblement de terre a fait au moins 144 morts et 732 blessés en Birmanie, et provoqué d’énormes destructions.
“Beaucoup de gens ont été blessés”, a indiqué à l’AFP vendredi en début de soirée un médecin de cet hôpital d’un millier de lits, s’exprimant sous couvert de l’anonymat. De nombreuses personnes “sont mortes après leur arrivée dans notre hôpital”, a-t-il dit.
“De nombreux blessés affluent”, glisse un médecin à l’AFP. “Je n’ai jamais rien vu de tel. Nous essayons de gérer la situation”, a déclaré un médecin à l’AFP, confiant son épuisement.
Certains blessés hurlent de douleur, d’autres semblent tétanisés, sous le choc, des perfusions aux bras. Leurs proches tentent de les réconforter.
Des personnes, qui attendent d’être prises en charge, attendent assises, l’air hagard, se tenant la tête dans les mains.

À l’intérieur de l’hôpital, des personnes courent dans tous les sens. Certains pleurent, d’autres tremblent alors qu’ils tentent désespérément de joindre des proches pour s’assurer qu’ils sont en vie.
Le chef militaire du pays, Min Aung Hlaing, s’est rendu en personne à l’hôpital au chevet des blessés couchés sur des civières.
“Des centaines de blessés arrivent... Mais le bâtiment des urgences s’est également effondré”, se désolent des membres du personnel en charge de la sécurité.
La route conduisant vers ce qui est l’un des plus grands hôpitaux de Naypyidaw est embouteillée.
Alors qu’une ambulance se faufile entre les véhicules, un secouriste crie, suppliant qu’on le laisse passer pour atteindre au plus vite l’établissement.
La capitale de la Birmanie est située à environ 250 kilomètres au sud de l’épicentre du séisme, qui a été localisé à une faible profondeur et s’est produit en milieu de journée avec une puissante magnitude de 7,7.
L’épicentre a été cartographié à 16 kilomètres au nord-ouest de la ville de Sagaing (centre).
Il a été suivi par une réplique de magnitude 6,4 quelques minutes après, selon l’Institut géologique américain (USGS).
Des journalistes de l’AFP se trouvaient au Musée national à Naypyidaw lorsque le tremblement de terre a frappé. Des morceaux du plafond sont tombés et des fissures ont lézardé les murs.
De puissantes secousses ont également été ressenties en Chine et en Thaïlande, pays voisins de la Birmanie.
À Bangkok, à mille kilomètres de l’épicentre, la secousse a provoqué des scènes de panique. Des bureaux et des magasins ont été évacués et un immeuble de 30 étages en construction s’est écroulé dans un nuage de poussière et se transformant en quelques secondes en un tas de débris.
L’effondrement a tué au moins trois personnes, a indiqué vendredi le vice-Premier ministre thaïlandais Phumtham Wechayachai, précisant que les recherches se poursuivent pour retrouver 81 personnes piégées dans les décombres.
“Quand je suis arrivé pour inspecter le site, j’ai entendu des gens appeler à l’aide”, a raconté à l’AFP Worapat Sukthai, chef adjoint de la police du district. “Nous estimons qu’il y a des centaines de blessés mais nous sommes toujours en train de déterminer le nombre de victimes”.

“Quand je suis arrivé pour inspecter le site, j’ai entendu des gens appeler à l’aide”, a raconté à l’AFP Worapat Sukthai, chef adjoint de la police du district.
“Nous estimons qu’il y a des centaines de blessés mais nous sommes toujours en train de déterminer le nombre de victimes”, a-t-il dit, ajoutant craindre “de nombreuses vies perdues. Nous n’avons jamais été confrontés à un tremblement de terre avec un impact aussi dévastateur auparavant.”