Chaque être humain a la même valeur, indépendamment de son origine, de sa langue, de sa religion, de son genre ou de son statut social. C’est ce qui est inscrit dans la Déclaration universelle des droits de l’homme, adoptée par l’ONU en 1948. Des droits qu’il faut sans cesse rappeler, surtout en des temps où ils sont parfois oubliés. Par exemple le 10 décembre, qui marque la Journée internationale des droits de l’homme. A cette occasion, Amnesty International Luxembourg avait organisé mercredi soir une marche dans la Ville haute afin de réaffirmer l’importance des droits humains et de sensibiliser aux abus, tant au Luxembourg qu’au-delà des frontières.
Les droits humains sont universels et s’appliquent sans exception à chaque individu. C’est ainsi que cela avait été prévu en 1948, lorsque la Déclaration universelle des droits de l’homme a été proclamée par l’ONU, comme fondement de la liberté, de la justice et de la paix dans le monde. Une évidence qui, aujourd’hui, ne semble plus aller de soi partout dans le monde, estime David Pereira, directeur d’Amnesty International Luxembourg :
“Quand on s’attaque au droit international et aux droits humains, le résultat est ce que nous vivons aujourd’hui. Cela signifie toujours plus de guerres, la pauvreté qui explose, les droits des femmes remis en question, les droits des migrants remis en question, et finalement tout le monde en souffre, car le résultat final est que seule une toute petite minorité en profite.”
Cette année, la liberté d’expression, la liberté de la presse et le droit de manifester sont les priorités d’Amnesty International.
La marche a mis en avant les 30 articles de la Déclaration des droits de l’homme. Les valeurs fondamentales sont l’humanité et la solidarité, qui doivent aujourd’hui être au premier plan. Une bonne centaine de personnes ont marché dans les rues de la capitale avec des flambeaux et des pancartes en chantant ou au son de discours sur la paix et les droits humains.
Nous avons demandé à plusieurs participants pourquoi ils étaient présents :
“Pour montrer ma solidarité avec toutes les personnes opprimées dans le monde, dont les droits humains sont gravement menacés.”
“C’est une tradition pour moi et ma famille, car les droits humains et la Déclaration des droits de l’homme sont nos valeurs fondamentales, et il est important de sortir et de les défendre dans la rue.”
“Il y a tellement d’endroits dans le monde où les droits humains sont bafoués. Et en ce moment, il y a des discussions pour affaiblir les droits de l’homme, pour qu’ils ne soient plus les mêmes qu’après la Seconde Guerre mondiale.”
En ce qui concerne les droits humains au Luxembourg, la plupart des gens sont satisfaits. Il y a beaucoup plus de problèmes et de misère dans d’autres pays. Cependant, il y a aussi des défis à relever chez nous.
“Un sujet qui reste d’actualité ici au Luxembourg, ce sont les personnes qui doivent aller mendier, alors que nous avons une interdiction de mendier.”
“Je pense qu’au Luxembourg, la plupart des choses se passent bien. On peut discuter de la liberté de la presse : la presse elle-même a indiqué qu’elle avait besoin d’un accès sans barrières à l’information, ce qui n’est malheureusement toujours pas le cas.”
“J’ai le sentiment que chez nous, les choses sont plus équitables que dans certains autres pays européens, sans parler des autres pays. Mais même ici, je constate que certains droits fondamentaux commencent à être fragilisés. Exprimer librement son opinion, sans devoir avoir peur.”
Pour avoir une meilleure vue d’ensemble des éventuelles atteintes aux droits au Luxembourg, Amnesty International Luxembourg a lancé mercredi son premier formulaire de notification. Sur son site Internet, il est possible de laisser un message, anonymement ou pas, si l’on soupçonne une violation des droits humains.