Pour "rendre la culture plus accessible"Un reel sur un tableau de Picasso attire les jeunes au musée

Annick Goerens
"Il n’y a en fait jamais assez de budget pour la culture", a déclaré mardi sur RTL Tania Brugnoni, qui dirige depuis le 1er janvier le Musée national d'archéologie, d'histoire et d'art (MNAHA).
© Annick Goerens

La nouvelle directrice a de nombreux projets. Au cours des prochaines années, plusieurs travaux d’infrastructures seront réalisés dans les différents locaux.

Côté programmation, le programme est également chargé. Dès mi-2026, une nouvelle exposition sur la période Art nouveau au Luxembourg sera présentée. Une exposition sera également consacrée à “une artiste féminine du début du XXe siècle, Berthe Brincourt, déjà exposée au Musée national en 1946. Ce qui est exceptionnel. En tant que femme, cela me réjouit naturellement beaucoup”, a souligné la directrice du MNAHA.

Le Musée national d’archéologie, d’histoire et d’art regroupe, outre le “Nationalmusée” au Marché-aux-Poissons, le Musée Dräi Eechelen, la Villa romaine à Echternach et deux Centres de recherche: le Centre de documentation sur la forteresse de Luxembourg et le Lëtzebuerger Konschtarchiv (centre de documentation sur les arts plastiques).

Importants travaux de rénovation

Le Nationalmusée a subi le passage des années et des travaux d’entretien sont nécessaires, notamment dans la section “archéologie”, construite dans la roche sur cinq étages. Tania Brugnoni espère que le musée ne devra jamais fermer complètement. “Mais avec ses 7.000 mètres carrés, le musée est immense. Si 2.000 mètres carrés sont fermés, il en reste encore 5.000 à venir voir.

Quant à la grande place située juste en face du musée, c’est-à-dire le Marché-aux-poissons, la directrice pourrait “envisager un peu de végétalisation”, surtout avec les températures actuelles. D’un autre côté, “la place est exceptionnelle et permet d’organiser de nombreux événements”. Une sculpture y sera notamment installée à l’occasion de la Luxembourg Art Week. Il faut aussi faire attention, car “sous cette place se trouvent des salles d’exposition. Il n’est donc pas possible d’y mettre n’importe quoi.”

Les réseaux sociaux et Picasso

Rendre la culture plus accessible au grand public est l’une de mes priorités”, explique la nouvelle directrice. “C’est également un enjeu majeur de la politique culturelle nationale”. “C’est notre mission, avec une certaine vulgarisation, mais surtout une médiatisation différente de la culture, de raconter des histoires.” Et cette façon de les raconter permet également de toucher le public. “Il faut prendre les gens là où ils sont, c’est-à-dire chez eux. Ou là où ils consomment également des médias, sur leur téléphone portable, etc.

Les réseaux sociaux jouent un rôle de plus en plus important. “Nous l’avons constaté lorsque nous avons réalisé un ‘reel’ [une courte vidéo de 90 secondes maximum sur Instagram/Facebook, ndlr] sur le Picasso exposé ici au Luxembourg.Dans la vidéo, une jeune historienne de l’art racontait son histoire. Soudain, de nombreux jeunes sont venus au musée pour le voir.” C’est une initiative qui sera répétée activement dans les années à venir, “car nous sommes le lieu où l’on peut voir les originaux”, explique Tania Brugnoni. C’est pourquoi nous devons également rendre notre propre exposition plus attrayante et plus conforme à l’époque.

Budget et financement participatif

Il n’y a en fait jamais assez de budget pour la culture”, selon la directrice du MNAHA. Mais au Luxembourg, nous sommes dans une situation très privilégiée, surtout par rapport à l’étranger, où les budgets de la culture sont réduits (de 10% en Belgique). Au Luxembourg, une demande d’augmentation du budget a été formulée. Le potentiel est là. Ce budget permettrait d’élargir la collection nationale, c’est-à-dire le patrimoine luxembourgeois. Dans le cadre du plan de développement culturel, il est également prévu de créer un dépôt national pour la conservation des collections nationales. Le ministère s’emploie à trouver un “lieu adéquat”.

Il y a quelques années, le MNAHA a lancé une campagne de financement participatif (crowdfunding) pour acquérir le tableau “Champion” de Joseph Kutter. À l’époque, un propriétaire privé avait décidé de le mettre en vente. Le musée n’avait pas le budget nécessaire et avait donc fait appel aux dons. Cette initiative a bien fonctionné et c’est pourquoi cette option sera “envisagée à l’avenir, si nécessaire”, a indiqué la directrice du MNAHA.

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