Aucun des quatre accusés n’était présent à l’audience. Trois sont probablement morts et Steve Duarte est emprisonné dans le nord de la Syrie. Jeudi matin, les enquêteurs sont revenus devant le juge sur le parcours et la radicalisation des prévenus.
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L’un des accusés, Benisen R., serait mort au combat en Syrie en 2014, selon les déclarations de son épouse rentrée au Luxembourg. Anes, l’un des frères O. serait tombé en Irak en 2016 et son frère Denis en 2017. Il n’existe aucune preuve qu’ils sont toujours en vie, mais comme il n’y en a pas non plus qu’ils sont décédés, le parquet a décidé de demander un jugement. Les trois hommes sont d’ailleurs toujours sous le coup d’un mandat d’arrêt.
S’ils sont condamnés, les accusés pourront faire appel s’ils réapparaissent soudain. Le procureur s’est référé à la procédure suivie par la justice belge et la justice française dans de tels cas, pour justifier sa décision dans le sens de la “continuité des poursuites”. A l’étranger, les autorités judiciaires suspectent en effet que des combattants isolés soient revenus dans d’autres pays en tant que réfugiés et sous des noms différents.
Le parquet a requis 15 ans d’emprisonnement à l’encontre de chacun de ces trois prévenus. Dans ces deux affaires, le jugement sera rendu le 10 juillet.
Steve Duarte, qui est aussi accusé d’homicide, a été fait prisonnier par les Kurdes dans le dernier bastion de l’EI au nord de la Syrie, comme l’ont montré les investigations de RTL. S’il a la nationalité portugaise, Duarte était résident au Luxembourg au moment de sa radicalisation et de son départ en Syrie.
Dans cette affaire, le témoignage de l’enquêteur de la Police judiciaire s’étant poursuivi jusqu’à midi, l’audience a été prolongée jusqu’à vendredi.
Comme nous l’avons appris, deux autres enquêtes distinctes sont toujours en cours, concernant un certain Saïd et un certain Elvir, qui ont aussi quitté le Luxembourg pour la Syrie ou l’Irak.
Il convient également de noter que plusieurs éléments et témoignages recueillis lors des enquêtes éclairent d’un mauvais jour la mosquée d’Esch, où auraient été invités des prédicateurs radicalisés. Les vidéos de propagande sur Internet ont toutefois aussi joué un rôle important dans la radicalisation des accusés.
