Au LuxembourgLes réserves d'eau potable sont bien actuellement remplies

Marc Hoscheid
Mais des pénuries ne sont pas exclues à l'avenir en cas de pics de consommation.
© Marc Hoscheid

Il convient de souligner d’emblée que les réserves d’eau potable du Luxembourg sont bien remplies, tant au barrage de la Haute-Sûre qu’au niveau les eaux souterraines, qui représentent chacun environ la moitié de l’eau potable. Cependant, cela est moins dû au mois de juillet pluvieux qu’aux deux derniers hivers, marqués par des précipitations supérieures à la moyenne. En ce qui concerne les perspectives à moyen et long termes, il pourrait y avoir des pénuries à partir de 2040, si de grandes quantités d’eau sont consommées simultanément. Pour éviter cela, le Luxembourg mise sur trois piliers. L’un d’eux consiste à exploiter de nouvelles ressources. À partir de 2040, l’eau de la Moselle devrait être traitée pour la rendre potable. C’est techniquement possible, mais cela implique également un certain nombre de contraintes, explique Tom Schaul, responsable de la gestion de l’eau au ministère de l’Environnement.

“Une telle installation nécessite beaucoup de place, car l’eau doit être traitée. Contrairement à l’eau de source, il faut qu’il y ait traitement. La qualité de l’eau doit être examinée avec la plus grande attention afin de déterminer la technologie nécessaire pour la traiter. Il faut également tenir compte du mode d’acheminement de l’eau jusqu’à la population, car si nous prenons l’eau de la Moselle, elle n’est pas encore au robinet, cela signifie qu’il faudra aussi construire des canalisations.”

Pour des raisons de place, l’installation sera construite sur la partie sud de la Moselle luxembourgeoise. Avant d’exploiter des ressources supplémentaires, il faut d’abord protéger les réserves existantes. La qualité actuelle est en tout état de cause très élevée.

“Le Luxembourg se classe troisième en termes de qualité de l’eau potable. Cela signifie que nous sommes parmi les leaders en Europe en matière de qualité de l’eau potable. C’est aussi dû au grand nombre d’analyses effectuées: l’eau potable est l’aliment le mieux contrôlé. 99% des analyses effectuées sont conformes.”

Il est également judicieux de viser une eau de bonne qualité, car l’eau joue généralement un rôle important dans la nature, indépendamment de l’activité humaine. Le troisième pilier d’un approvisionnement durable est une gestion responsable de l’eau potable. Celle-ci sert non seulement à l’alimentation, mais aussi au lavage de la voiture ou à l’arrosage du jardin, par exemple. L’objectif est ici d’inciter les gens à utiliser l’eau de pluie, mais cela ne suffira pas.

“L’utilisation de l’eau de pluie est déjà encouragée financièrement et nous souhaitons étendre cela à l’avenir. Ensuite il y a aussi des possibilités pour économiser l’eau du robinet, par exemple pour qu’elle coule moins vite. La sensibilisation est primordiale, notamment auprès de la jeune génération. L’Administration de la gestion de l’eau est très active dans les écoles, avec des expositions et des campagnes de sensibilisation.”

En ce qui concerne l’industrie, partout en Europe, on se demande si les centres de données pourront être refroidis avec beaucoup moins d’eau, voire sans eau, à l’avenir. Les nouvelles technologies pourraient également constituer une chance pour l’économie.

Le ministère de l’Environnement a également étudié si la construction d’un nouveau lac de barrage pouvait être une option, mais il est arrivé à la conclusion que ce serait disproportionné.

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