
Qui va reprendre les rênes de la commune de Bech ? La question se pose depuis que le budget a été rejeté par 5 voix contre 4 mercredi soir. Dans le même temps, une motion de censure a été déposée contre le collège échevinal, motion qui devrait être adoptée dans les prochaines semaines. Ce coup d’éclat au conseil communal ne surprend pas tout à fait la bourgmestre Jill Goeres. En effet, des problèmes existaient depuis plusieurs mois entre elle et Emile Bohnenberger. Celui-ci faisait partie de la majorité après les élections, mais avait depuis décidé de changer de camp.
“Et cela fait déjà un an qu’il me menace de changer de camp, si je ne remplis pas certains critères. Et tout cela toujours en lien avec ma situation personnelle : le fait que j’ai annoncé ma grossesse au printemps, que je suis devenue mère il y a deux mois, et qu’il estimait déjà avant la naissance de mon enfant qu’une femme ne devrait pas exercer de fonction politique lorsqu’elle devient mère, mais rester à la maison avec son enfant.”
Emile Bohnenberger rejette ces allégations en les qualifiant de mensonges. Il affirme ne jamais avoir dit cela et n’avoir aucun problème avec le fait que des femmes ayant des enfants soient actives en politique. Ce qui l’a davantage dérangé, c’est que le nouveau collège échevinal ne l’ait pas associé au travail politique, alors qu’il a lui-même été échevin pendant de longues années et souhaitait apporter son expérience. En outre, il reproche à Jill Goeres de ne pas avoir correctement accompli son travail de bourgmestre, et cela déjà avant qu’elle ne soit enceinte.
“J’ai entendu dire à gauche et à droite que Madame Goeres n’était pas très présente. Cela a surtout commencé dans notre syndicat scolaire, qui est notre plus grand syndicat, où se trouvent les deux écoles de Berbourg. Le président du syndicat m’a affirmé que les représentants de Bech n’étaient pas présents. Cela a été au point que la commune de Manternach veuille se retirer du syndicat scolaire.”
Emile Bohnenberger souligne également qu’il engagera des poursuites judiciaires contre Jill Goeres si elle réitère ses accusations. Il affirme par ailleurs qu’il ne souhaite pas faire partie d’un nouveau collège échevinal. Max Pesch, porte-parole de l’opposition, ne veut pas non plus se prononcer sur la future composition du collège échevinal. Il souhaite d’abord en discuter avec l’ensemble du conseil communal. Il espère également qu’à l’avenir il n’y aura pas toujours des votes à 5 contre 4, mais que le conseil collaborera de manière constructive. Interrogée à ce sujet, Jill Goeres déclare qu’elle est prête à soutenir toute initiative allant dans l’intérêt de la commune.