L'exemple de BlaschetteLes communautés énergétiques ont le vent en poupe

Diana Hoffmann
Il existe actuellement au Luxembourg 52 communautés énergétiques où l’électricité provenant d'installations photovoltaïques privées est partagée.

Le petit village de Blaschette dans la commune de Lorentzweiler compte environ 500 habitants. De l’énergie n’y est pas seulement produite sur les toits d’une quarantaine de maisons, mais elle est également partagée avec les voisins. Depuis une modification de la loi en 2023, c’est possible sous la forme d’une communauté énergétique. Blaschette compte désormais quatre communautés énergétiques.

Le premier groupe a été fondé à Blaschette l’an dernier par sept amis autour d’un verre. “Nous avons décidé de lancer cela ensemble”, dit le président du groupe, André Degraux. Pour lui, qui travaille à l’agence Klima, l’idée était une évidence. Le petit groupe s’est mis à distribuer des dépliants et l’idée a commencé à séduire de plus en plus de gens. Plus de 40 ménages l’ont rejoint.

Pas de frais de réseau et un périmètre de 300 mètres

Le concept fonctionne de telle manière que chacun peut participer, qu’il ait lui-même une installation photovoltaïque sur son toit ou pas. Les seules conditions sont de résider dans un périmètre de 300 mètres, d’avoir le même gestionnaire et de constituer une entité juridique. Par exemple, une association à but non lucratif ou une coopérative. L’absence de frais de réseau rend ce projet encore plus intéressant, souligne Andy Hendriks, caissier de la communauté énergétique de Blaschette.

“Partager l’électricité est toujours une situation win-win”, affirme Sarah Juchems de l’agence Klima, car si vous fournissez actuellement de l’électricité au réseau en tant que producteur, vous ne recevez que peu d’argent en contrepartie. Et avec le partage d’électricité, le consommateur peut également bénéficier d’un prix inférieur à celui du marché. L’idée qui sous-tend le partage de l’électricité est de soulager le réseau, explique Sarah Juchems.

Les rôles de consommateur et de producteur ne sont pas strictement définis dans la communauté. Même les ménages qui produisent beaucoup d’électricité avec leur installation photovoltaïque et gagnent ainsi de l’argent, peuvent parfois profiter de l’énergie des voisins. “Si une fois il n’y a plus d’électricité chez moi, parce que mon installation photovoltaïque n’est pas suffisamment puissante lorsque je charge ma voiture, alors ce dont j’ai besoin en plus, vient du reste du groupe”, explique André Degraux.

Les compteurs électriques numériques sont relevés à distance

Pour participer, vous n’avez pas besoin de modifier votre compteur électrique. Le compteur numérique, que chacun a désormais, transmet la valeur de la consommation toutes les 15 minutes. “Ce que je produis à ce moment-là et ce que mon voisin consomme est simplement décompté”, souligne le président du groupe, André Degraux. Chacun peut suivre en ligne la production et la consommation pratiquement en temps réel sur la plateforme Leneda de Creos.

Le prix de l’électricité au sein de la communauté est ensuite défini au sein du groupe. La répartition de la consommation de chacun peut également être gérée différemment, si on le souhaite. “Soit par pourcentage, soit proportionnellement à la consommation, soit par priorisation. Chaque groupe peut le décider lui-même”, affirme Sarah Juchems.

La communauté énergétique de Blaschette a, par exemple, convenu d’un tarif de 14 centimes le kilowatt pour une durée d’un an. Les coûts de réseau de 7,5 centimes sont supprimés. La facture d’électricité est établie en fin d’année par le caissier, Andy Hendriks. “Nous n’avons pas encore beaucoup d’expérience. Mais il semble qu’avec les données mises à notre disposition par l’opérateur du réseau, cela puisse être fait dans le comité”, estime-t-il, et il se réjouit également que des projets comme celui-ci puissent rassembler les gens du voisinage.

D’autres formes de regroupement énergétique sont possibles

Mais la communauté énergétique n’est pas le seul regroupement de quartier qui permet de réduire les coûts de réseau. Il en existe deux autres formes qui ne nécessitent même pas la création d’une entité juridique. L’une des options consiste à partager l’électricité dans une résidence à appartements, l’autre à partager l’énergie solaire avec un maximum de trois voisins dans un rayon de 100 mètres.

Sinon il est également possible de partager l’énergie si vous êtes propriétaire de plusieurs maisons ou de sites, comme une commune ou un entrepreneur, par exemple. Là encore, aucune entité juridique n’est requise, mais des frais de réseau s’appliquent. Enfin, vous pouvez partager l’électricité de votre installation photovoltaïque avec qui vous voulez, mais là aussi, vous devrez payer les frais de réseau et créer une entité juridique.

L’agence Klima fournit des conseils sur le fonctionnement des différentes formes de partage de l’énergie.

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