
Madame Horvath a souligné que toutes les pensées des CFL vont à la famille du jeune homme décédé lors du tragique accident survenu à Leudelange le 6 août. Un jeune homme a été happé par un train alors qu’il traversait les voies en courant à la gare de Leudelange. Le train roulait à plus de 100 kilomètres à l’heure lors de son passage, il assurait la liaison Longwy-Luxembourg.
Une telle vitesse est autorisée, explique Doris Horvath. Les trains directs ne sont pas nécessairement affichés sur les horaires publics: “Les trains de voyageurs classiques sont affichés sur Auris, sur nos écrans, et il y a aussi une annonce. Mais c’est un fait qu’il faut toujours s’attendre à ce qu’un train peut toujours arriver de toutes les directions. Et il peut arriver très vite. Vous ne pouvez pas partir du principe que ‘je connais les horaires et rien ne va m’arriver’”.
Au Luxembourg, des gens traversent les voies ferrées deux fois par jour, et le nombre de cas non recensés est certainement élevé, estime Doris Horvath. Le motif est le plus souvent le suivant: les gens veulent gagner du temps, ils sous-estiment les trains et mettent ainsi leur vie en danger: “Alors, ils courent sur les voies et ils peuvent tomber. Ils n’entendent pas le train. Le train a une longue distance de freinage, il ne freine pas comme une voiture. Un train, lorsqu’il freine, ne s’arrête qu’au bout de 1.200 mètres, soit treize fois la longueur d’un terrain de football. C’est énorme.” Il est préférable d’emprunter le passage souterrain. Et même si vous ratez un train, Doris Horvath le rappelle: mieux vaut arriver en retard que jamais!
Des mesures au niveau des infrastructures pour dissuader les gens de traverser les voies ne sont pas possibles partout. Les CFL tentent de fermer les voies autant que possible, mais comme les trains et les quais ne sont pas toujours de la même longueur en Europe, des vitres ou des grilles comme dans les métros ne fonctionnent pas. De plus, ce serait extrêmement coûteux. Les CFL misent sur des campagnes de prévention, notamment dans les écoles.
Statistiquement, chaque conducteur de locomotive connaîtra une fois dans sa carrière le cas de percuter une personne sur les voies, que ce soit à la suite d’un accident ou d’un suicide. C’est aussi grave pour les conducteurs et les contrôleurs qui vont voir s’ils peuvent encore porter secours. La plupart du temps, il n’y a plus rien à faire. Il y a une astreinte pour apporter immédiatement un soutien au personnel concerné. il y a aussi une prise en charge psychologique. La police se déplace sur les lieux pour effectuer un contrôle d’imprégnation alcoolique auprès des conducteurs de train.
“Nous avons environ 38 prises en charge par an, tout confondu. C’est une moyenne de ces trois dernières années. Nous avons constaté que la volonté de se faire aider par notre Service ‘santé au travail’ a également augmenté après le Covid. Ces personnes se rendent donc volontairement à un entretien et, si nécessaire, sont orientées vers une thérapie”. Lorsque le conducteur de locomotive reprend le travail, la première fois, un coach est à ses côtés pour l’aider.
En 2024, les CFL ont subi un retard cumulé de 16.000 minutes en raison de la présence de personnes sur les voies, 300 trains n’ayant pas circulé du tout. Parfois, des gens jouent ou font du jogging le long des voies. La peur de faucher quelqu’un est toujours présente.