La baisse reste certes une bonne chose, mais malgré tout, les prix restent élevés par rapport à leur niveau d’avant la crise. Pour être précis, ils sont deux fois plus élevés qu’avant la guerre en Ukraine. En 2021, le consommateur payait environ 40 à 50 euros par mégawattheure, alors qu’aujourd’hui les prix oscillent toujours autour de 85 euros. Aux pics de consommation en 2024, les prix dépassaient même 90 euros, explique Claude Simon, responsable du département Vente Énergie chez Enovos.
Lorsque la guerre en Ukraine a éclaté en 2022 et qu’une grande partie du gaz russe destiné à la production d’électricité européenne n’a plus été disponible, la situation sur le marché était proche de la panique. Il a fallu trouver des alternatives. Elles existent désormais, mais le prix d’achat reste élevé. Si le consommateur au Luxembourg ne doit pas payer des factures encore plus élevées, c’est grâce au soutien du gouvernement, précise Claude Simon:
“Grâce au soutien de l’État, on a essayé de maintenir le prix stable pour les ménages. Avant la crise, nous étions à un prix d’environ 850 euros TTC pour un client consommant 4.000 kilowattheures. Grâce aux aides, le prix est resté dans cet ordre de grandeur jusqu’à fin 2024. En 2025, le soutien de l’État a été légèrement réduit, ce qui a entraîné une hausse du prix de 850 euros TTC à 1.100 euros TTC.”
En 2026, pour un ménage moyen, le prix de l’électricité sera d’environ 990 euros. L’aide individuelle de l’État va disparaître, mais celui-ci prendra en charge une partie des frais de réseau à hauteur de 150 millions d’euros. Il s’agit d’une mesure qui bénéficiera aussi aux entreprises.
Si le Luxembourg produit lui-même de l’électricité, la grande majorité de l’électricité consommée au Grand-Duché est importée d’Allemagne, dont 60% proviennent d’énergies renouvelables. Le reste est issu du gaz ou du charbon. Les prévisions sont dès lors difficiles, car les énergies renouvelables entraînent une fluctuation beaucoup plus importante de l’offre, qui doit parfois être compensée par de l’électricité d’origine fossile.
Il est donc compliqué de prévoir une tendance claire dans l’évolution des prix, mais Claude Simon se montre prudemment optimiste : jusqu’à présent, tout laisse espérer de nouvelles baisses.
