
Et 60 fois plus qu’il y a trois ans. La Superdreckskëscht en conclut que le protoxyde d’azote, également connu sous le nom de gaz hilarant, est désormais utilisé à d’autres fins que celles initialement prévues.
Le protoxyde d’azote est en fait utilisé pour gonfler des ballons, dans les siphons à crème chantilly ou comme anesthésique en médecine. Bon marché et facile à se procurer, il est également de plus en plus populaire auprès des jeunes comme drogue festive. En France, en Grande-Bretagne et désormais en Allemagne, la vente de gaz hilarant est interdite aux mineurs. Au Luxembourg, ce n’est pas prévu pour le moment, comme l’a expliqué le coordinateur national drogues auprès du ministère de la Santé, le Docteur Alain Origer, interrogé par RTL:
“Il n’y a effectivement aucun pays qui ait réalisé une analyse d’impact pour évaluer ce qu’apporte cette loi. Car je pense que nous savons tous que si on l’interdit, il faudra d’abord que cela soit mis en pratique, il faudra contrôler dans les magasins, les kiosques, etc. Et on peut l’acheter librement sur Internet.”
C’est pourquoi une solution européenne est nécessaire, selon Alain Origer. Le fait que davantage de cartouches ou de bonbonnes vides soient jetées actuellement au Grand-Duché ne signifie pas automatiquement que le nombre de consommateurs est beaucoup plus élevé, souligne-t-il. En tout cas, les acteurs sur le terrain n’observent pas une telle tendance pour le moment. C’est également ce que confirme le directeur de l’initiative PIPAPO, qui sensibilise les jeunes qui sortent aux fêtes sans risque et aux drogues. Il y aurait toutefois certains indices, admet Carlos Paulos:
“Nous observons déjà des petits groupes très localisés qui expérimentent cela, ou des gens qui emportent un ballon avec eux lorsqu’ils sortent.”
L’effet du gaz hilarant ne dure que quelques secondes, mais il est loin d’être inoffensif, prévient le Docteur Alain Origer. Cela peut aller de problèmes aigus tels que des vertiges à des conséquences à long terme:
“Cela peut entraîner des troubles neurologiques, voire une paralysie. Autrement dit, si vous pratiquez cette activité de manière prolongée et intense, elle peut provoquer des lésions neurologiques irréversibles.”
Mais la consommation de gaz hilarant comporte aussi d’autres dangers, comme le précise Paul Rasqué, du ministère de l’Environnement:
“Nous avons en fait également été contactés par le Sidor (Syndicat intercommunal pour la destruction des ordures), qui a également constaté via ses exploitations et son réseau, qu’il y a de nombreuses explosions, même partielles, dans des usines d’incinération, pas nécessairement au Luxembourg, mais aussi dans des installations à l’étranger.”
Il est bon de rappeler qu’à la maison, les bonbonnes de gaz et même les petites cartouches ne doivent jamais être jetées dans la poubelle noire destinée aux ordures ménagères, mais doivent être apportées dans un centre de recyclage.