Situé à la sortie d’Esch-sur-Sûre en direction de Lultzhausen, l’ancien siège du SEBES, est à peine visible l’été, dissimulé par un rideau d’arbres. La commune d’Esch-sur-Sûre et le parc naturel de la Haute-Sûre (Naturpark Öewersauer) souhaitent faire de ce bâtiment un “centre de découverte de l’eau”.
L’idée ne suscite pas l’enthousiasme du Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre. En effet, alors qu’il a emménagé dans de nouveaux locaux à Eschdorf il y a deux ans seulement, le SEBES planifie déjà un retour sur son ancien site. Pour se conformer à une logique de durabilité, le Syndicat envisage de faire à l’avenir la navette entre les deux sites à un rythme régulier de quelques décennies: avant que les installations techniques d’un site n’atteignent leur fin de vie, la construction d’un nouveau centre de traitement débuterait sur l’autre site. Mais pour cela, il faut d’abord démolir les anciens locaux, ce qui ne peut évidemment se faire s’ils sont classés en tant que patrimoine culturel national.
Or la mairie d’Esch-sur-Sûre a déposé auprès du ministère de la Culture une demande de classement du site au patrimoine culturel national. Interrogé par RTL, le ministère a indiqué qu’il va accéder à cette demande, du moins en partie, puisque “seul” le bâtiment du siège sera classé. Toutefois, cela suffira déjà à restreindre considérablement la marge de manœuvre du SEBES. Le Syndicat des eaux du barrage d’Esch-sur-Sûre n’a souhaité répondre à aucune question sur ce dossier.
Le ministère de la Culture va désormais informer par courrier le ministère de l’Environnement de sa décision. Ce dernier est l’interlocuteur de la commune d’Esch-sur-Sûre et du parc naturel de la Haute-Sûre pour l’aménagement d’un centre de découverte de l’eau.
Dans un premier temps, un concept sera élaboré, basé sur les Maisons de l’eau telles qu’elles existent en France. Si ce concept doit être mis en œuvre dans l’ancien bâtiment du SEBES, il faudra tenir compte des contraintes liées au classement.
Les nouveaux locaux du SEBES à Eschdorf propose déjà une exposition sur l’eau en général, axée sur l’eau potable. C’est peut-être aussi l’une des raisons pour lesquelles le projet de création d’une sorte de musée dans l’ancien bâtiment est considéré d’un oeil critique par le SEBES.
La décision du ministère de la Culture de classer l’ancien bâtiment principal du SEBES en tant que patrimoine culturel national est en grande partie basée sur l’avis de la Commission pour le patrimoine culturel, en abrégé COPAC. Dans cet avis, la COPAC se prononce même pour le classement de trois bâtiments de l’ancien site du SEBES.
