
Le dialogue social était très tendu avant les vacances, mais les commerçants sont prêts à discuter et ont vraiment besoin d’une nouvelle loi sur les horaires d’ouverture.
Tom Baumert considère de manière critique les trois oppositions formelles prononcées par le Conseil d’Etat dans son avis sur le projet de loi ad hoc: la première serait strictement administrative, la deuxième dirait que les heures d’ouverture ne doivent pas être réglementées par le dialogue social, ce avec quoi Luxembourg Confederation est également d’accord et la troisième pose la question de savoir “pourquoi certains commerces sont exemptés des heures d’ouverture habituelles et d’autres non”.

Très globalement, le Luxembourg propose “une offre exceptionnelle pour un si petit pays”. De nombreux habitants de la Grande Région viennent y faire leurs courses, surtout le week-end. Ces personnes sont également “moins critiques que les résidents”, pour qui les langues parlées dans les boutiques ne sont pas satisfaisantes. Les Belges, les Français et les Allemands voient moins d’inconvénients à cela.
Les plateformes internationales comme Temu ou Shein posent problème
La plus grande concurrence pour le commerce de détail luxembourgeois ne se situe pas dans les magasins outlet de la Grande Région ou dans des villes comme Trèves et Metz, mais “la concurrence est désormais véritablement internationale”. “La concurrence est désormais plus à Shanghai qu’à Trèves”, indique Tom Baumert. “Et c’est vraiment quelque chose que nous ne voyons pas directement dans ces études, mais que nous entendons de la part des commerçants” Le commerce en ligne a complètement repoussé les frontières. Bien sûr, “la tendance a commencé il y a 15 à 20 ans avec Amazon”, mais ces dernières années, ce sont les plateformes asiatiques comme Temu ou la plateforme de fast-fashion Shein qui sont en cause. De plus en plus de colis arrivent au Luxembourg, comme l’a confirmé Cargolux l’année dernière. Il s’agit d’un problème européen, car “ces plateformes ne respectent ni les critères environnementaux ni les normes de sécurité européennes applicables aux produits, et pourtant ces derniers sont importés”.
La revendication de Luxembourg Confederation est évidente, “si vous vendez sur le marché européen ou même au Luxembourg, vous devez également respecter les règles qui s’appliquent ici.”
Le problème réside dans “l’énorme masse de produits entrant dans l’UE”. “Nous devons nous doter des moyens nécessaires pour déjà les contrôler aux frontières.” C’est également la revendication d’"EuroCommerce”, la confédération européenne dont Luxembourg Confederation est membre.
Ne faudrait-il pas une loi plus stricte sur les chaînes d’approvisionnement? Non, affirme le directeur de Luxembourg Confederation. Il existe déjà suffisamment de règles, mais elles doivent être mieux contrôlées et appliquées. En ce qui concerne la loi sur les chaînes d’approvisionnement, il n’est pas opposé au principe
, mais dans la forme proposée, elle serait un “tigre de papier” pour les entreprises de taille moyenne et donc difficile à mettre en œuvre.Il ressort également de l’enquête ILRES précitée, que 54% des personnes interrogées font près d’un quart de leurs achats en ligne. C’est une évidence que ce sont “surtout les jeunes qui achètent massivement en ligne”. “Chez les moins de 34 ans, ils sont pratiquement 9 sur 10”. On constate également que “de plus en plus d’achats sont effectués via les réseaux sociaux”.
Malgré l’essor du e-commerce, les soldes sont toujours bien accueillis, aussi bien les soldes d’été que ceux d’hiver, préciseTom Baumert. En même temps, un troisième jour est devenu encore plus important: le “Black Friday”, qui marque le début de la période la plus importante de l’année: les achats de Noël. “Et des journées traditionnelles, comme le ‘Mantelsonndeg’ ou le ‘Fréijoersshopping’, perdent de plus en plus d’importance pour les commerçants”, a ajouté le directeur de Luxembourg Confederation.