Sidérurgie"Investir, mais aussi maîtriser les coûts", c'est l'objectif d'ArcelorMittal Luxembourg

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"Nous devons assurer d'être à tout moment compétitifs", a déclaré jeudi sur RTL Valérie Massin, la nouvelle  directrice d'ArcelorMittal Luxembourg.
© François Aulner - rtl.lu

En octobre débuteront les discussions entre le groupe sidérurgique, le gouvernement et les syndicats pour négocier l’après LUX2025, l’accord tripartite conclu en 2021 sur le projet de réorganisation d’ArcelorMittal au Luxembourg.

Le dernier accord prévoyait des investissements, mais aussi des suppressions d’emplois. Y aura-t-il à nouveau des suppressions d’emplois cette fois? La réponse de Valérie Massin: “Ce qui est sûr, c’est que nous devons, au Luxembourg, comme d’ailleurs dans toute la sidérurgie européenne, assurer d’être à tout moment compétitifs.”

Il faut être “proactif": d’une part, “investir pour rester leader dans les produits que nous pouvons offrir sur le marché” mais aussi, d’autre part, “maîtriser les coûts”. Il ressort de l’entretien que les normes particulièrement élevées ou la taxe CO2 dans l’UE, constituent un problème pour l’industrie sidérurgique européenne. Ou inversement, les droits de douane élevés aux États-Unis et les faibles normes à l’étranger.

Belval, Differdange et Rodange en “position de leader”

Si ArcelorMittal Luxembourg sait déjà quels sont ses objectifs pour l’après 2025, Valérie Massin n’a voulu dévoiler aucun détail sur le prochain accord LUX avant les négociations. Interrogée à propos des bons résultats financiers des plus grands sites au Luxembourg, Belval et Differdange, la directrice d’ ArcelorMittal Luxembourg a admis: “‘on peut dire qu’on a eu une bonne activité sur nos sites de production luxembourgeois”.

Comme l’Union européenne veut investir dans les infrastructures et la défense, “les perspectives en Europe sont plutôt bonnes”. Dans ces domaines, les sites luxembourgeois ont une “position de leader”. Differdange avec ses “sections” et “jumbo beams”, Belval avec les palplanches et Rodange avec les rails.

Valérie Massin a également souligné que la construction d’un nouveau four à Belval va “permettre d’augmenter la production, d’à peu près 15%”. Et “cette augmentation de production va permettre notamment à Rodange d’être auto-suffisant, alors qu’avant, Rodange était alimenté par des produits qui venaient de l ‘étranger”. Et cette “autonomie du cluster Belval-Differdange-Rodange” est très favorable à la diminution des coûts de production de Rodange. L’”autre vertu” de ce projet sera de “diminuer encore substantiellement les émissions de CO2 et la consommation d’énergie”.

“Concurrence déloyale” de la Chine et des Etats-Unis

Malgré tout, selon la directrice d’ArcelorMittal Luxembourg, il faut rester “très prudent, parce que l’environnement géopolitique est assez difficile en ce moment. Ce qui crée une certaine frilosité ou un attentisme notamment pour les investisseurs et donc pour les projets. Et les marchés s’en ressentent”. Et Valérie Massin de pointer du doigt les droits de douane des Etats-Unis, mais aussi tous les autres produits “qui se déversent” habituellement sur le marché américain et qui risquent d’inonder le marché européen.

L’industrie sidérurgique européenne est confrontée à une “concurrence déloyale”, qui est bien ressentie sur le site de Bissen, où sont produits des câbles de toutes sortes, mais où le futur reste incertain. Les produits de Bissen ne sont pas protégés par des “mesures de sauvegarde” contre des importations moins chères.

C’est une discussion qui est en cours avec la Commission européenne”, indique Valérie Massin. Entretemps, “la réflexion pour Bissen” porte sur la manière de “réorienter ou concentrer la production sur des produits pour lesquels nous pouvons nous aligner sur la concurrence”.

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