
Noël est pour beaucoup un moment de famille, de solidarité et de repas chaleureux. Mais tout le monde ne peut pas vivre cette journée de cette manière. À Luxembourg, plusieurs initiatives existent pour être présentes là où le besoin est le plus grand, notamment le “Noël de la Rue”, qui a de nouveau accueilli chaleureusement ses invités cette année, avec une affluence particulièrement importante.
Depuis six ans, Brigitte Klein est bénévole pour l’événement. Pour elle, comme pour de nombreux visiteurs, le “Noël de la Rue” est devenu incontournable le jour de Noël. L’idée est simple : rassembler des personnes qui ne peuvent pas se permettre un repas chaud ou qui sont seules, et leur offrir l’occasion de se rencontrer.
Elle explique qu’il est touchant de recroiser ensuite ces personnes en ville et de les reconnaître.
L’ambiance au Tramschapp était détendue et chaleureuse : on y dansait, mangeait bien, discutait et riait — quelques heures loin des soucis du quotidien. Pour beaucoup, c’est une rare opportunité de ne pas passer Noël seuls.
Une mère raconte qu’elle n’a pas de famille et que c’est important pour ses enfants de voir d’autres personnes et de vivre Noël autrement. Un autre visiteur explique qu’il revient chaque année depuis la mort de son père et que sa mère vit loin en Allemagne. Il n’a plus de famille avec qui fêter Noël, mais apprécie l’ambiance et le bon repas.
Officiellement, 450 places avaient été prévues — 50 de plus que l’année précédente — mais il est vite devenu clair qu’il faudrait en ajouter davantage. Le nombre de participants augmente depuis des années, ce qui n’étonne guère : selon un rapport récent du Statec, près de 27 % de la population luxembourgeoise risque de tomber dans la pauvreté.
Léon Kraus, organisateur du “Noël de la Rue”, engagé depuis 44 ans, souligne que les soucis de ces personnes ne disparaissent pas après cette journée. Il espère que le nouveau plan de lutte contre la pauvreté portera ses fruits et permettra une meilleure intégration des personnes en difficulté dans la vie quotidienne.
Il insiste également sur un point : il ne s’agit pas uniquement d’étrangers. De très nombreux Luxembourgeois profitent aussi de ce repas.
L’objectif principal — offrir un sourire au plus grand nombre — a été atteint. Peu avant 17h, le Kleeschen (Saint-Nicolas) est même venu, accompagné de ses anges, distribuant de petits cadeaux aux enfants comme aux adultes.