Martine Hansen400 entreprises luxembourgeoises impactées par les coupes dans le budget agricole de l'UE

Annick Goerens
"L'année s'est en fait avérée meilleure que ce que nous aurions pu imaginer. Les réserves de nourriture pour les animaux sont bien remplies(...). Les moissons se poursuivent.(...) La récolte s'annonce bonne et l'année normale", a résumé lundi sur RTL la ministre de l'Agriculture, Martine Hansen.

Les viticulteurs espèrent également un bon millésime. Il est important de “renforcer la résilience de l’agriculture luxembourgeoise”. Les phénomènes météorologiques extrêmes sont de plus en plus fréquents et, par conséquent, il faut, d’une part, rendre la production plus résiliente. Le ministère “soutient la recherche pour” trouver des variétés plus résistantes à la sécheresse et produire en ménageant l’eau. D’autre part, il faut encourager la gestion des risques au sein des entreprises. L’État “soutient financièrement les agriculteurs au niveau de l’'assurance multirisque'", par exemple en cas de dommages dus à la grêle ou à la sécheresse.

Une offensive de charme pour l’agriculture

C’est un fait que la relève n’est pas au rendez-vous pour les agriculteurs. “Un tiers des chefs d’entreprises agricoles de plus de 55 ans déclarent avoir un successeur. 45% affirment n’en avoir aucun. La situation n’est pas très rose”, constate la ministre de l’Agriculture. C’est pourquoi un plan d’action est en cours d’élaboration. Un premier atelier a eu lieu au printemps, un second est prévu en octobre. Deux constats se dégagent déjà. Bien qu’il n’y ait “pas d’équilibre entre vie professionnelle et vie privée”, le métier reste “un beau métier”, mais “sa reconnaissance sociale est importante”. La ministre souhaite continuer à sensibiliser et informer sur le sujet. Un projet “agriculture et vie” est déjà en cours avec le ministère de l’Éducation, où des classes se rendent dans des entreprises agricoles. La Chambre d’agriculture travaille également sur un projet visant à lancer une offensive de charme en faveur de l’agriculture. “Nous envisageons également de réaliser des films sur les réseaux sociaux sur des entreprises agricoles, montrant à quoi ressemble ce travail dans la vie réelle”, explique la ministre.

Un deuxième volet à aborder est la simplification des reprises et des créations d’entreprises. La ministre souhaite créer une entité unique qui coordonne l’ensemble.

La rave party à Heinerscheid: une porcherie

Martine Hansen a qualifié la récente rave illégale à Heinerscheid de “porcherie”. “C’est se moquer des gens qui travaillent. Les déchets causent de réels dégâts, qui pourraient être dangereux pour les animaux. Les petits morceaux de canettes en aluminium finissent dans l’estomac des vaches, où ils pourraient provoquer des hémorragies internes.” Le pâturage dans la vallée de l’Our devra en tout cas être “entièrement refait”. “Le fourrage provenant de cet endroit n’est évidemment plus utilisable”. En collaboration avec la ministre de la Justice, Élisabeth Margue, la ministre de l’Agriculture va examiner si la législation doit être adaptée pour lutter efficacement contre un tel phénomène. Le Luxembourg “ne doit pas devenir un spot pour de telles fêtes” [après la rave party de l’année dernière au Lac de la Haute-Sûre, ndlr]. Une importante quantité de matériel a été confisquée à Heinerscheid. Des sanctions sont également envisagées. Une enquête est en cours.

400 entreprises impactées par les coupes de l’UE

Le Luxembourg souhaite une politique agricole commune forte et, pour cela, un budget approprié est nécessaire. Martine Hansen critique le fait que des subventions puissent être supprimées. Le plan serait de lier les primes à la taille de de l’entreprise grâce à un “plafonnement”. Il est actuellement prévu de commencer les coupes pour les entreprises à partir de 78 hectares. “Ici au Luxembourg, la taille moyenne est de 72 hectares. Nous sommes des entreprises en zone verte, et les entreprises là-bas sont plus grandes. Cela signifie qu’ici au Luxembourg, environ 400 entreprises seraient concernées par ce plafonnement.” C’est ce à quoi le ministère veut s’opposer, car ce sont avant tout des jeunes agriculteurs qui sont concernés. Ils reprennent désormais des exploitations plus grandes, d’une superficie moyenne de 120 hectares. “Cela signifie qu’ils seraient touchés de manière disproportionnée. Et nous allons certainement intervenir pour que ces jeunes ne deviennent pas les principaux souffre-douleur”, selon Martine Hansen.

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