
Curieuse de nature, elle explore depuis de longs mois l’Amazonie, le Pérou et le Brésil pour parfaire, au contact des autochtones, ses connaissances en écologie et en agronomie avant de se lancer dans l’aventure d’un master à AgroSup Dijon dès la rentrée. Ce n’est pas en pleine forêt, ni dans un champ, mais en plein cœur de Rio de Janeiro, dans le quartier de Lapa, que l’œil de Juliette Fick, 21 ans, originaire d’un village près de Metz, a soudainement été happé par une silhouette familière.
Sur l’escalier du couvent de Santa Tereza, connu sous le nom d’"Escalier Selarón”, l’un des sites touristiques de Rio, ville de près de 7 millions d’habitants, “je suis tombée sur un carreau de faïence du Luxembourg! J’ai tout de suite reconnu Notre-Dame de Luxembourg”, raconte la jeune femme qui connaît bien le Grand-Duché voisin. “La mosaïque du Luxembourg se trouve parmi les premières, à l’entrée des escaliers à dominante rouge, c’est d’ailleurs la première que j’ai vue”, témoigne Juliette.
Classé monument historique en 2005 par la mairie de Rio de Janeiro, l’escalier monumental de 125 mètres de long est composé de plus de deux mille “azulejos” différents, de 60 pays, qui couvrent les 215 marches de l’escalier. Certains carreaux étaient régulièrement remplacés pour donner un caractère changeant à l’œuvre la plus connue de l’artiste-céramiste chilien Jorge Selarón. Il avait décoré au départ l’escalier pour la Coupe du monde de football de 1994. Selarón habitait d’ailleurs dans cette rue de 4 mètres de large.
“C’est un spot touristique très visité pour la beauté de ses mosaïques, la couleur et le charme de cette rue. Elle est souvent bondée et les touristes cherchent l’angle parfait pour faire un selfie”, rapporte Juliette. Avant de poursuivre: “J’étais vraiment intéressée par ces mosaïques qui viennent du monde entier. L’artiste en a ramené lui-même de ses voyages et d’autres viennent d’admirateurs”.
Parmi les mosaïques de Paris, de Venise, d’Iran, d’Espagne, etc, “on en trouve deux du Luxembourg! La seconde est une vue plus globale de la Ville-Haute avec les fortifications de Vauban et la verdure qui caractérise la vallée de la Pétrusse”.
Jorge Selaron s’était installé à Rio en 1983 et avait été retrouvé mort sur ses escaliers en janvier 2013. Le mystère plane toujours sur les causes de son décès. Son corps avait été découvert avec des brûlures, à côté d’une boîte de solvant pour peinture.
