TélétravailGagner moins pour être moins "fliqué", l'idée séduit les salariés

RTL Infos
La généralisation du télétravail a poussé de nombreux employeurs à s’équiper d’outils de télésurveillance pour s’assurer que leurs collaborateurs ne procrastinent pas quand ils ne sont pas au bureau. Les salariés vivent cette surveillance numérique accrue comme une atteinte à leur autonomie, et seraient prêts à faire des sacrifices pour y remédier.
Près d’un Américain sur deux envisagerait d’accepter une baisse de salaire si cela leur permettait d’être moins surveillés par leurs managers quand ils télétravaillent.
Près d’un Américain sur deux envisagerait d’accepter une baisse de salaire si cela leur permettait d’être moins surveillés par leurs managers quand ils télétravaillent.
© Photographie Shutter2U / Getty Images©

Près d’un Américain sur deux envisagerait d’accepter une baisse de salaire si cela leur permettait d’être moins surveillés par leurs managers quand ils télétravaillent, selon un sondage de la société Checkr*. Les jeunes actifs sont particulièrement nombreux à se laisser tenter par cette idée, avec 54% des membres de la génération Z et 47% des millennials. Quant aux baby-boomers, ils sont 45% à dire qu’ils seraient prêts à moins bien gagner leur vie en échange d’un peu plus de privacité numérique au travail.

Ces chiffres montrent à quel point le “monitoring” en ligne suscite des tensions au sein de la population active américaine. Car les outils de télésurveillance se sont considérablement perfectionnés. Il existe désormais des logiciels qui prennent des captures d’écran avec la webcam de l’ordinateur pour s’assurer que le salarié est bel et bien à son poste, tandis que d’autres enregistrent les frappes au clavier ou les mouvements de souris. Une offre pléthorique qui donne des sueurs froides aux salariés, mais aussi aux autorités américaines. En mai 2023, la Maison-Blanche a annoncé qu’elle allait se pencher sur l’utilisation que font les entreprises de ces technologies, consciente que ces dernières peuvent entraîner “de graves risques pour les travailleurs”.

Pourtant, les employeurs du pays de l’Oncle Sam les plébiscitent. 56% des travailleurs interrogés par Checkr disent que leurs supérieurs surveillent leur activité en ligne pendant leurs horaires de travail. Une pratique que 65% d’entre eux vivent comme une atteinte à leur vie privée. Mais l’écrasante majorité des répondants s’inquiètent surtout de ne pas savoir avec exactitude quelles données sur eux sont collectées par leur entreprise, ni comment elles sont utilisées.

Pour remédier à cela, les employeurs doivent faire preuve de transparence et de retenue vis-à-vis de leurs collaborateurs. Une surveillance trop poussée peut vite être perçue comme du “flicage”, et donc entrainer un stress accru et une moindre satisfaction au travail. À la longue, ces sentiments négatifs peuvent conduire à la démission. Mieux vaut donc s’abstenir d’espionner les télétravailleurs, d’autant plus qu’il a été prouvé que ce mode d’organisation favorise la productivité.

*Ce sondage a été mené entre les 21 et 24 juin 2024 par la plateforme Pollfish, pour le compte de Checkr, auprès de 3000 adultes américains qui exercent un emploi.

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