"Élection festive"A San Francisco, on vote dans le garage du voisin

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"J'ai cuisiné pour tout le monde, c'est très sympa, on mange toute la journée", plaisante Angelo Figone, un retraité qui a un bureau de vote dans son garage, une pratique banale à San Francisco.
Michel Weksler (debout), président du bureau de vote installé dans le garage d'Angelo Figone (assis, à gauche), parle avec les agents électoraux en attendant les électeurs à San Francisco le 5 novembre 2024
Michel Weksler (debout), président du bureau de vote installé dans le garage d’Angelo Figone (assis, à gauche), parle avec les agents électoraux en attendant les électeurs à San Francisco le 5 novembre 2024
© AFP

Sur le trottoir en pente, un grand panneau bleu signale aux voisins et passants la possibilité de “voter ici”, entre 7h et 20h.

Alors que les Etats-Unis votent mardi dans un climat souvent très tendu pour départager la vice-présidente démocrate Kamala Harris et l’ancien président républicain Donald Trump, l’ambiance dans ce garage californien est légère.

Sur l’emplacement d’une voiture, les cinq agents électoraux, dont Angelo, ont installé une table avec le registre de la circonscription et des liasses de bulletins, quelques isoloirs, une machine électronique et une urne rouge scellée.

Les électeurs peuvent remplir leur bulletin sur place et le scanner dans la machine ad-hoc, ou le déposer dans l’urne.

Angelo Figone, un retraité de 76 ans, pose le 5 novembre 2024 à San Francisco dans son garage transformé en bureau de vote pour la journée, devant les isoloirs, les machines et notices officielles, et des photos de précédentes élections
Angelo Figone, un retraité de 76 ans, pose le 5 novembre 2024 à San Francisco dans son garage transformé en bureau de vote pour la journée, devant les isoloirs, les machines et notices officielles, et des photos de précédentes élections
© AFP

“C’est très commun pour les gens de voter dans le garage ou la cour de quelqu’un”, assure Michel Weksler, le président de ce bureau de vote. “Il suffit d’avoir suffisamment de place pour les équipements officiels et que ce soit accessible pour les électeurs ayant un handicap”.

Angelo Figone a l’habitude. “J’ai toujours voulu le faire. J’ai grandi à San Francisco, et quand j’étais petit on allait voter chez un voisin. Je trouvais ça génial, l’exercice de la démocratie dans le garage de quelqu’un”.

Plus tard, quand il travaillait “à plein temps”, il a postulé auprès du département électoral de la ville pour transformer le sien en bureau de vote, dans un autre quartier.

“A l’époque on pouvait prendre qui on voulait, donc mes voisins venaient pour être les agents électoraux. J’accrochais un grand drapeau américain sur ma maison”, raconte-t-il en montrant les photos punaisées à côté des notices officielles, affichées pour la journée.

“Festif”

Aujourd’hui, à 76 ans, il doit passer un examen en ligne, comme les autres personnes officiant à ses côtés, des habitants du quartier qu’il a rencontrés pour la première fois le matin. “Il y a des âges différents, des retraités, d’autres qui travaillent encore... C’est très chouette”.

La ville de San Francisco compte 501 bureaux de vote, dont de nombreuses écoles.

Un promeneur de chiens discute le 5 novembre 2024 avec les agents électoraux d'un bureau de vote installé dans un garage, une pratique courante à San Francisco
Un promeneur de chiens discute le 5 novembre 2024 avec les agents électoraux d’un bureau de vote installé dans un garage, une pratique courante à San Francisco
© AFP

Mais beaucoup d’électeurs choisissent désormais d’envoyer leurs bulletins remplis en avance, par la poste. Angelo craint que la municipalité ne mette fin aux garages-bureaux de vote. “Nous n’avons eu que 45 personnes jusqu’à présent”, note-t-il en début d’après-midi.

Dont Robin et Michael Marich, venus à pied voter dans le garage d’Angelo.

“J’ai procrastiné, donc je n’avais plus le choix”, explique Michael. “Mais on serait venus ici de toute façon”.

“C’est plus festif”, abonde sa femme. “Et puis c’est notre quartier, il y a une certaine familiarité, c’est plus facile”.

L’emplacement dans une habitation n’inquiète pas le couple. “Le système électoral est robuste en Californie, et aux Etats-Unis en général”, assure Michael. “Je leur fais totalement confiance, l’équipement est officiel”, ajoute-t-il en désignant le garage.

Eux-mêmes ne sont pas encore prêts à sauter le pas. “Ce serait très intéressant (d’avoir un bureau de vote chez soi), mais nous n’avons ni l’espace ni le temps”, regrette-t-il.

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