
Jusqu'ici, les banques étaient en mesure de choisir leurs clients.
Ceci changera à l'avenir puisque toute personne en situation régulière sur le sol de l'UE aura droit à ouvrir au moins un compte courant auprès d'une banque, même si elle ne dispose pas d'un domicile fixe. Une directive européenne à cet effet devra être appliquée jusqu'en septembre 2016.
Les conséquences pour la place financière luxembourgeoise
Si on veut ouvrir un compte auprès d'une banque luxembourgeoise, il faut aujourd'hui montrer une carte d'identité ou un passeport et disposer d'une adresse fixe. Pas d'adresse, pas de compte. Pas de compte, pas de contrat de loyer et donc pas de logement. Un véritable cercle vicieux.
Dans le contexte de la crise des réfugiés, l'association des banquiers luxembourgeois (ABBL) réclame une solution, puisque les réfugiés et les sans-abris ne disposant pas de papiers officiels ne peuvent pas encore ouvrir un compte. Marc Hemmerling de l'ABBL explique que les gens devraient obtenir un document officiel qui confirme le statut de réfugié et qui est équivalent à une carte d'identité normale.
D'ici un an, ceci devra donc être possible, et les banques devront accepter un autre type de document. Les modalités pratiques de ce changement sont pourtant peu claires. Les banques sont obligées de respecter des règles très strictes concernant l'identification de leurs clients, et elles ne sont pas autorisées à faire des exceptions. Le même problème concerne aussi les sans-abris.
Actuellement, personne ne sait exactement comment interpréter le texte de la directive européenne. Il n'est pas clair si les banques qui se concentrent exclusivement sur des clients aisés seront aussi forcées de l'appliquer. La directive européenne sera appliquée, voilà la seule affirmation claire et nette que le ministère des Finances a voulu faire jusqu'ici.