
Les frères et sœurs Aoife et Naoise lors du premier jour de crèche d'Aoife. / © Trisha
Choisir une crèche pour son enfant est une décision importante, que vous repreniez le travail ou que vous cherchiez à favoriser sa socialisation.
Le moment où un parent confie son enfant à la crèche pour la première fois est toujours émouvant – il n'est jamais facile de se séparer de son enfant. Cependant, pour les parents ayant déjà franchi cette étape avec d'autres enfants plus âgés, une relation établie avec l'établissement et le personnel chargé de s'occuper des enfants facilite souvent cette transition.
Dans l'ensemble, chaque parent recherche une crèche qui pourra donner à son enfant le sentiment d'être chez lui. Trouver une crèche de confiance est donc d'une importance primordiale.
À partir de trois mois
Les crèches sont souvent la première étape dans l'éducation de votre enfant. C'est là qu'il découvre l'autonomie et gagne en confiance en soi grâce à des jeux, des exercices de socialisation et diverses activités. En tant que précurseur de la maternelle et de l'école primaire, la crèche devient importante pour le développement de l'enfant.
En règle générale, les crèches accueillent les enfants de 3 mois à 4 ans, c’est-à-dire avant leur scolarisation. Elles fonctionnent selon différents concepts éducatifs - il y a celles axées sur les valeurs biologiques, celles multilingues et même des crèches forestières (Bëschcrèche), pour ne citer que quelques exemples. Certaines crèches peuvent même être disponibles à travers votre entreprise.
Les crèches peuvent être publiques et donc gérées par la municipalité, ou privées. Dans les deux cas, elles bénéficient de subventions de l'État via le système CSA (Chèque-service Accueil) et toutes sont réglementées par le gouvernement en termes d'éligibilité, de normes et d'exigences éducatives.
En tant que parents, vous avez la liberté de choisir la crèche qui correspond le mieux à vos besoins, mais cette décision n'est pas toujours facile.
On peut donc se poser la question : Quelles sont les différences entre les crèches publiques/municipales et privées ?
Crèches publiques/municipales
La plupart des municipalités offrent un service de garde d'enfants ; la priorité est accordée aux enfants dont les deux parents travaillent. Pour obtenir une place dans une crèche municipale, il faut résider dans la commune où elle est située.
Elles sont moins coûteuses que les crèches privées et vous payez uniquement pour le temps d'utilisation. La langue principale dans les crèches publiques est le luxembourgeois.
Il est important de souligner que la forte demande et les listes d'attente prolongées sont malheureusement courantes dans le processus d'inscription en crèche. Les parents intéressés doivent souvent rappeler la crèche toutes les deux à trois mois pour vérifier la disponibilité. Obtenir une place pour une date d’entrée souhaitée est souvent un luxe que les crèches publiques ne peuvent pas garantir.
Selon www.vdl.lu: "La garde dans une structure d’accueil permet de faciliter la conciliation entre vie professionnelle et vie familiale, tout en garantissant aux enfants un encadrement éducatif adéquat et des infrastructures adaptées à leurs besoins. Vous pouvez inscrire votre enfant à plein-temps ou à mi-temps (matin ou après-midi), et le déposer et récupérer selon vos besoins et à votre propre convenance. Les crèches municipales sont réservées aux familles qui habitent le territoire de la Ville de Luxembourg et qui disposent d’un contrat de travail. Une priorité est accordée aux enfants des familles monoparentales ou socialement défavorisées. Une inscription à plein temps comprend une durée de 50 heures par semaine et inclut cinq repas hebdomadaires. Les inscriptions à mi-temps comprennent une durée de 25 heures."
Voici une liste complète des crèches municipales sur le territoire de Luxembourg Ville : https://www.vdl.lu/en/living/aid-and-assistance/families/municipal-creches
Crèches privées
Contrairement aux crèches publiques et municipales, les crèches privées offrent une plus grande flexibilité, car les inscriptions ne sont pas limitées par des critères concernant la zone de résidence ou le statut d'emploi des parents. La disponibilité des places peut varier en fonction de la crèche et de son emplacement. Vous pourriez avoir la chance d'obtenir une place pour la date de début souhaitée, mais comme c'est souvent le cas avec de nombreuses crèches publiques, vous pourriez également être placé sur une liste d'attente.
Les crèches privées sont généralement plus coûteuses et proposent diverses options d'inscription à plein temps ou à mi-temps.
Pour les inscriptions à temps plein, les parents s'engagent à payer pour 60 heures par semaine, quelles que soient les heures de présence réelles de l'enfant. De plus, les frais sont basés sur une année complète, sans tenir compte des périodes de vacances..
Cependant, certaines crèches privées offrent une certaine flexibilité en proposant une gamme de formules où les parents peuvent choisir le nombre d'heures nécessaires en fonction de leurs besoins.
Les crèches privées sont très prisées des familles internationales qui recherchent des options en français, allemand, espagnol, anglais, et en d'autres langues. Elles sont tout aussi légitimes que les crèches publiques ; elles doivent s'enregistrer auprès de l'État et se conformer aux mêmes règles.
Un avantage supplémentaire des crèches privées est la flexibilité des heures de présence obligatoire de l'enfant. De plus, les critères d'admission sont souvent plus flexibles. Cependant, leur principal inconvénient reste bien sûr leurs frais élevés.
Des nouveaux parents témoignent
Pour Francesca et Enrique, leur quête a débuté l'année dernière, dès le début de la grossesse.
Ils ont entamé des démarches, effectué des recherches et sollicité des recommandations et des avis d'autres parents pour les guider dans leur décision.

Francesca and Enrique will use a public crèche for their daughter
Le couple a donc entrepris de visiter plusieurs crèches dans leur région. Finalement, ils ont eu la chance de se voir offrir une place dans la crèche municipale.
Après avoir soigneusement examiné toutes leurs options, ils ont décidé d'inscrire leur enfant dans cette crèche. Leur fille, Nora, commencera à fréquenter la crèche à mi-temps à partir de janvier 2025, lorsqu'elle aura 11 mois.
Elle passera ensuite à un temps plein à 14 mois, ce qui correspondra avec le retour au travail de Francesca.
Le couple a eu beaucoup de chance, car même s'ils étaient sur liste d'attente, une place correspondant à leur date de début souhaitée s'est libérée assez rapidement.
Francesca se rappelle avec joie du coup de téléphone annonçant la bonne nouvelle. Elle souligne même que le contrat devait être signé le jour même, ce qui reflète la forte demande.
Pour ce couple d'origine espagnole et italienne, le budget était l'une des principales raisons pour lesquelles ils ont opté pour une crèche municipale.
En plus de l'opportunité pour leur fille d'être exposée au luxembourgeois, ils ont été séduits par l'idée qu'elle puisse aussi être exposée à d'autres langues comme le français, le portugais et l'espagnol :
"La crèche accueille beaucoup d’enfants – c’est un environnement très social et international. Et parce que nous sommes un couple international, nous avons trouvé que c’était une bonne idée pour notre fille d’apprendre d’autres langues."
Après leur première visite à la crèche, ils ont été très satisfaits : "Il y avait beaucoup d'espace dans cette crèche. Il y avait aussi un grand jardin et le bâtiment est spacieux et bien sécurisé. Nous avons également remarqué que l'espace extérieur était plus vaste que dans d'autres crèches que nous avions visitées."
De plus, l'emplacement dans la ville de Luxembourg est idéalement situé par rapport aux lieux de travail des deux parents.
Francesca reconnaît que rechercher un établissement adéquat est un processus qui prend beaucoup de temps :
"Est-ce que c'était difficile ? Oui. J'ai encore des amis qui attendent une place à la même date que la mienne. Je pense qu’il faut juste être chanceux.”
Un coup de foudre
Trisha a quitté l’Irlande en 2018 pour venir s’installer au Luxembourg avec son mari et leur bébé. Six mois plus tard, elle a pu inscrire son fils dans une crèche francophone privée à Merl sans rencontrer de difficultés.
Initialement, son fils fréquentait la crèche à mi-temps avant de passer à temps plein.
L'expérience a été tellement positive que Trisha a décidé d'inscrire ses deux autres enfants dans la même crèche.
Elle explique que la relation étroite qu'elle a tissée avec les éducateurs au fil des six dernières années lui a procuré une grande tranquillité d'esprit.
Elle ajoute que la raison pour laquelle elle a choisi une crèche privée, c’est principalement à cause du manque d'informations sur les autres options disponibles à ce moment-là.
"Je me suis tournée vers une crèche privée parce que je n'étais pas au courant des autres options disponibles. Je ne savais pas comment accéder au système public et la crèche privée ressemblait plus ou moins à ce que je connaissais déjà en Irlande. Il y avait un manque d'information sur la manière de s’inscrire dans une crèche publique", se rappelle-t-elle.
Elle a consacré beaucoup de temps à visiter différentes crèches et n'a pas été convaincue par ce qu'elle a vu. "Presque toutes les crèches que j'ai visitées semblaient être des vielles maison avec seulement une pancarte pour signaler que c’était une crèche. Les pièces étaient semblables à celles de maisons ordinaires. J'avais l'impression que les pièces étaient peut-être petites et, avec autant d'enfants, je ne me sentais pas vraiment à l'aise."
C’est grâce à une recommandation d'une amie que Trisha a découvert la crèche qu'elle a finalement choisie, car cette amie l'avait visitée pour son propre fils.
Située dans une unité spacieuse et moderne au rez-de-chaussée d'un immeuble à Merl, Trisha a immédiatement eu un bon sentiment en la visitant ; c'était le bon choix pour son enfant.
Elle a souligné que sa décision avait été influencée par la façon dont la crèche était aménagée :
"J'ai été très intriguée dès que j'en ai entendu parler, et lorsque je suis allée la visiter, j'ai été enchantée par ses grandes pièces lumineuses et aérées. Les différents groupes d'âge étaient dans des espaces séparés, mais il y avait des portes vitrées entre chaque porte, ce qui m'a donné l'impression que les enfants étaient bien surveillés. J'ai vraiment aimé l'aspect du bâtiment."
Trisha fait l'éloge du personnel, le qualifiant d'"adorable" et d'"extraordinaire", et explique qu'elle se sentait toujours sereine car elle savait que ses enfants étaient entre de bonnes mains.
"Je sentais que mes enfants étaient choyés et en sécurité ici. Ils ont reçu beaucoup d'amour et d'attention - c'était vraiment comme une deuxième maison."
En ce qui concerne les aspects plus pratiques, comme l'organisation de la crème solaire ou des couches, Trisha explique qu'il n'y avait aucun problème car la crèche s'en chargeait.
Ses enfants ont également pu apprendre le français et le luxembourgeois, ce qui leur a donné une base linguistique solide. Ils se souviennent même de certaines chansons qu'ils ont apprises là-bas.
Les activités et les sorties régulières ont renforcé le sentiment positif de Trisha. Selon elle, ses enfants ont réellement pu profiter d'une belle enfance.
Cependant, Trisha souligne que le coût horaire est plus élevé et qu'il n'est pas possible de choisir ses heures de présence.
"Pour une place à temps plein, il faut payer pour 60 heures par semaine ou 12 heures par jour. Personne ne laisse ses enfants à la crèche aussi longtemps tous les jours", remarque-t-elle.