
Que vous soyez dans la fonction publique ou dans le privé, vous avez forcément dû déjà assister à un conflit au sujet du temps de pause au travail.
Car tout le monde n’est pas logé à la même enseigne. Il y a ceux qui préfèrent travailler “non-stop” du matin au soir, quitte à engloutir leur repas devant leur écran. Il y a aussi ceux qui ne se gênent pas pour multiplier les pauses (café, clop... jeux mobiles et film Netflix !), de façon plus ou ou moins éhontée. Et il y a aussi, hélas, ceux qui se voient voler leur droit à la pause par des employeurs qui s’assoient sur le code du travail.
C’est pourquoi il faut rappeler qu’il existe des règles précises - mais aussi un certain flou - encadrant le droit à la pause pour les salariés.
La première chose à savoir concerne le temps de repos obligatoire.
Rappelons qu’au Luxembourg, la durée de travail normale est de 8h par jour et 40 heures par semaine pour un emploi à temps plein. Or, lorsque la durée de travail journalière du salarié est supérieure à 6 heures, son horaire de travail doit être entrecoupé au moins d’un temps de repos rémunéré ou non. “Comme ce repos a pour but la protection de la santé et de la sécurité du salarié, la durée du temps de repos doit être adaptée à la nature de l’activité exercée par les travailleurs” précise la Chambre des salariés.

Ce temps de repos peut être défini dans la convention collective de l’entreprise, ou encore son règlement interne. Il peut aussi être stipulé dans le contrat d’embauche.
Il peut y avoir une seule pause, ou plusieurs. On l’a compris, la nature de l’activité y fera pour beaucoup : un chauffeur de bus pourra difficilement s’octroyer une pause en plein milieu de son service, à la différence d’un employé de bureau qui s’absentera plus facilement. C’est pourquoi la loi ne défini pas précisément la durée de ces pauses.
Mais il se pose aussi la question de la rémunération ou non de ces pauses.
Il existe en effet des cas où les pauses ne sont pas forcément avantageuses. L’exemple classique est l’employé d’un restaurant, qui doit effectuer deux services par jour, un à midi et l’autre le soir, et qui est donc libéré durant l’après-midi. Mais comme l’employé habite loin de son lieu de travail, cette pause entre deux périodes d’activité peut vite engloutir son temps libre...
Là encore, la durée et la rémunération ou non de ces périodes de pause sont généralement déterminées par l’entreprise. La loi précise néanmoins que “S’il est possible de prévoir plusieurs temps de repos, la journée de travail peut n’être interrompue que par une seule pause non rémunérée, ceci pour éviter que les salariés ne soient confrontés à des journées de travail trop longues”.
Il faut aussi que la durée légale de repos journalier soit respectée : “Au cours de chaque période de 24 heures, le salarié bénéficie d’une période de repos de 11 heures consécutives au moins”.

De même, la loi définie la durée du repos hebdomadaire : “Les salariés doivent bénéficier d’un repos ininterrompu de 44 heures. Le dimanche doit de préférence être compris dans ce repos. Dans l’hypothèse où le repos de 44 heures consécutives n’est pas respecté, le salarié a droit à des congés supplémentaires pouvant aller jusqu’à 6 jours par an, sur constations de l’ITM.”
Pause pipi
Il n’existe pas de disposition spécifique concernant les “pauses pipi”, probablement parce que le temps dévolu à ce besoin élémentaire est gracieusement accordé par l’employeur (encore heureux!). Bien entendu, en retour l’employé veillera à ne pas abuser de ces visites aux toilettes...
Pause déjeuner
De même, l’organisation des pauses repas sont habituellement définies par l’employeur. La seule mention à ce sujet dans le code du travail est que les heures réputées comme temps normal des repas “sont fixées de sept à neuf heures, de douze à quatorze heures et de dix-huit à vingt heures.”
Pause d’allaitement
À savoir enfin qu’il existe une pause spécifique pour les mamans au Luxembourg : les pauses d’allaitement (cliquez ici pour en savoir plus). En effet, au retour de la salariée du congé maternité, l’employeur doit accorder un temps d’allaitement à la femme allaitante qui en fait la demande.
Selon l’activité, une journée de travail de 8h peut sembler interminable ou bien passer comme un éclair. Mais dans tous les cas, il est conseillé de décrocher de temps en temps de nos tâches professionnelles. Cela a de multiples vertus:
Bref, les pauses ne sont pas du temps perdu, mais permettent au contraire de reprendre le travail plus efficacement. Comme le dit l’adage, qui veut aller loin ménage sa monture !