Diffusé le 17 mars dernier sur la ZDF, le film "Flucht aus Lissabon" (Évasion de Lisbonne) a attiré près de 6 millions de spectateurs. L'actrice luxembourgeoise Hana Sofia Lopes y tient le rôle principal.

Le téléphone de Hana Sofia Lopes est en surchauffe. "Que ce soit les journalistes, les amis, la famille: les coups de fil viennent de tous les côtés. J'ai donné plus d'interviews en dix jours qu'en dix ans! J'espère être à la hauteur de tout ce qui m'arrive." L'actrice luso-luxembourgeoise a crevé l'écran sur la ZDF, première chaîne de télévision allemande, le lundi 17 mars avec son nouveau film "Flucht aus Lissabon" (Évasion de Lisbonne). Ce thriller produit par l'Allemand Hans-Hinrich Koch et dont elle partage l'affiche avec l'Autrichien Hans Sigl a attiré 5,83 millions de téléspectateurs (sans compter la diffusion sur internet). Soit 22,8% de part de marché. C'est deux fois plus que les 2,95 millions qui ont regardé "Qui veut être millionnaire ?" sur une chaîne concurrente ce soir-là. Un véritable carton.

Hana Sofia Lopes a appris la "bonne nouvelle" le lendemain de la diffusion sur la ZDF. "Le producteur m'a appelé pour me révéler les chiffres d'audience et me dire que la chaîne était hyper contente. À mon réveil, j'avais déjà reçu des sms de journalistes. Ça faisait des semaines que l'adrénaline montait" raconte l'actrice, contactée par RTL Infos. Pour la petite histoire, elle confie ne pas avoir vu le film avant sa diffusion "afin de le regarder en famille. Mais je ne suis pas sûre de gérer les choses de la même façon la prochaine fois, car le niveau de stress était quand même trop élevé pour moi !" 

L'actrice luso-luxembourgeoise de 35 ans a mis un peu de temps avant de réaliser l'ampleur du succès du film. "Une copine avec qui j'étais allée voir les Rolling Stones dans le stade de Bruxelles l'an dernier m'a fait réaliser que 5,83 millions de téléspectateurs, c'était presque 150 fois plus de personnes que lors de ce concert. Là, j'ai compris."

Dans la peau d'une traqueuse de fake news

Dans ce film qui parle d'intelligence artificielle et de manipulation électorale, Hana Sofia Lopes incarne une informaticienne, Sofia Moreno, qui a développé un filtre capable de détecter les fake news. "On cherche à me manipuler pour que je fausse des élections en Afrique. Et pour me mettre la pression, on kidnappe mon fils. Mon personnage doit donc choisir entre sauver son fils ou sauver une nation" résume Hana Sofia Lopes.

Formée à l'École supérieure de théâtre et de cinéma de Lisbonne puis au Conservatoire supérieur d'art dramatique de Paris, l'actrice polyglotte (elle parle sept langues) se réjouit de mettre en avant la ville de Lisbonne de façon "plus moderne". Elle qui n'avait encore jamais tourné un long-métrage en allemand. "C'était un challenge et à vrai dire, je pensais passer le casting pour un rôle secondaire même si officiellement, j'étais venue pour postuler au rôle principal. Je pensais qu'ils prendraient une star allemande et que mon accent poserait problème mais c'est tout l'inverse: il est valorisé. Pour moi, ça a été une opportunité en or" confie Hana Sofia Lopes.

Une opportunité qui n'aurait peut-être jamais existé si l'actrice n'avait pas fait des choix forts par le passé. "Je n'ai pas toujours été comprise" glisse-t-elle, faisant référence à la suite qu'elle a donnée à sa carrière après le succès qu'elle a connu dans la telenovela portugaise "Coração d’Ouro". Elle était âgée d'une vingtaine d'années seulement. "Au Portugal, je passais chaque soir devant 2 millions de téléspectateurs. On me disait d'en profiter à fond mais j'ai préféré opter pour des projets parfois plus confidentiels. Je suis retournée au théâtre au Luxembourg. J'ai beaucoup voyagé, j'ai tourné dans beaucoup de pays. Ma priorité a toujours été de m'inscrire dans des histoires qui me plaisent, pas dans la visibilité ou la célébrité."

Une chose est sûre: le succès de "Flucht aus Lissabon" constitue "une étape clé" dans son parcours. Hana Sofia Lopes a bien d'autres projets en perspective, qu'elle ne peut pas "dévoiler pour le moment.""J'ai des opportunités que je dois refuser car ça ne s'inscrit pas dans le chemin que je veux donner à mon parcours. C'est difficile mais je tiens à rester fidèle à ma vision." En attendant, elle avoue avoir besoin de souffler quelques jours et "de redescendre un peu". Même si son téléphone ne devrait pas la laisser tranquille longtemps.

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