Une femme de 38 ans a été inculpée samedi pour "complicité" puis écrouée, et un autre homme relâché sans poursuite dans l'enquête sur le cambriolage du musée du Louvre à Paris, qui a connu un retentissement mondial et dont le butin reste introuvable.

Cette femme, interpellée mercredi en région parisienne comme quatre autres suspects, a été inculpée pour complicité de vol en bande organisée et association de malfaiteurs en vue d'un crime et placée en détention provisoire. Le parquet de Paris a réclamé son placement en détention provisoire.

Un autre suspect a en revanche été remis en liberté vendredi à l'issue de sa garde à vue, sans poursuites à son encontre, ont indiqué samedi à l'AFP ses avocates, Sofia Bougrine et Noémie Gorin.

Samedi matin, le parquet de Paris avait annoncé que plusieurs suspects dans l'enquête sur ce casse spectaculaire, dont le butin est estimé à 88 millions d'euros, devaient être entendus par des magistrats au cours de la journée.

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Le monte-charge utilisé par des cambrioleurs pour pénétrer dans le musée du Louvre, sur le quai François Mitterrand, à Paris, le 19 octobre 2025 / © AFP/Archives

"Il y a des déferrements sur commission rogatoire", a-t-il indiqué à l'AFP, sans préciser le nombre de suspects déférés.

Parmi les suspects interpellés mercredi se trouvait un membre présumé du commando ayant commis ce casse le 19 octobre en moins de huit minutes, avait précisé jeudi la procureure de Paris Laure Beccuau. "Des traces ADN" le lient au vol, avait-t-elle indiqué.

Les autres personnes interpellées "peuvent éventuellement nous renseigner sur le déroulement de ces faits", avait précisé la procureure.

Le 25 octobre déjà, deux trentenaires avaient été arrêtés, soupçonnés d'avoir fait partie du commando de quatre hommes sur place. L'un des deux, interpellé dans un aéroport parisien, s’apprêtait à rejoindre l'Algérie.

Ces deux hommes de 34 et 39 ans avaient été inculpés et placés en détention provisoire mercredi soir.

"Marchés parallèles"

Mme Beccuau avait souligné sa "détermination", comme celle de la centaine d'enquêteurs mobilisés, à retrouver le butin et l'ensemble des malfaiteurs impliqués.

Elle avait cependant admis jeudi que les bijoux volés restaient introuvables.

Selon elle, les enquêteurs explorent "un certain nombre de marchés parallèles" car ce n'est vraisemblablement pas sur le marché légal des œuvres d'art qu'ils surgiront
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L'affaire a provoqué des débats-fleuves et des commentaires à l'étranger sur la sécurité du Louvre, musée d'art le plus visité du monde.

La ministre française de la Culture, Rachida Dati, a dévoilé vendredi les premières conclusions d'une enquête administrative sur la sécurité du musée, livrant un bilan très critique.

Elle a pointé "une sous-estimation chronique, structurelle, du risque intrusion et vol" par le Louvre, "un sous-équipement des dispositifs de sécurité", une gouvernance "pas adaptée" et des protocoles de réaction aux vols et intrusions "totalement obsolètes".

Le jour du casse, les quatre malfaiteurs avaient pu garer un camion élévateur au pied du musée, permettant à deux d'entre eux de se hisser avec une nacelle jusqu'à la galerie où sont conservés les joyaux de la Couronne.