
Le conseil municipal de Toronto a approuvé une motion présentée par Olivia Chow, la maire de Toronto, visant à exclure les véhicules Tesla d’un programme d’aides pour véhicules électriques. Les chauffeurs de taxis qui roulent en Tesla n’auront désormais plus le droit de bénéficier des subventions offertes par la ville.
Une décision avant tout symbolique, mais aussi très politique en pleine crise entre le Canada et les États-Unis. La maire de la ville veut dénoncer la guerre commerciale déclenchée par Donald Trump. Elle déclare qu’elle “ne voit pas pourquoi la Ville devrait subventionner l’achat de véhicules Tesla.” L’élue vise directement Elon Musk qui, d’après elle est “le plus déterminé à détruire l’économie canadienne”.
Elon Musk, patron de Tesla est très influent au sein de l’administration Trump. Et ses prises de position crispent de plus en plus de monde. Les ventes de Tesla s’effondrent d’ailleurs partout dans le monde, à l’exception du Royaume-Uni où les immatriculations de Tesla ont progressé en février, une tendance à contre-courant de l’effondrement des ventes dans l’Union européenne.
En Allemagne, les voitures Tesla se sont écoulées à seulement 1.429 exemplaires le mois dernier, en chute de 76,3% sur un an, après un recul déjà significatif en janvier dans un contexte de polémiques entourant le milliardaire. Les Tesla n’ont représenté que 4% du marché des voitures électriques allemand. C’est loin de leur part de marché moyenne en 2024, proche de 10%.
Au Luxembourg, la chute est de 44,3% sur un an. 122 Tesla se sont vendues en janvier 2024 dans le pays, mais ce chiffre est tombé à 68 en janvier 2025. Et cela alors que les ventes de voitures électriques ont elles progressées de 15,6% en 24 par rapport à 23, toutes marques confondues. Tesla perd donc clairement des parts de marché. Au niveau européen, les ventes de Tesla avaient déjà été presque divisées par deux en janvier.

Les prises de position d’Elon Musk aux côtés de Donald Trump freinent des acheteurs de Tesla, et des appels au boycott ont été lancés. À l’arrière des Tesla sont apparus des autocollants “I bought this before Elon went crazy” (Je l’ai achetée avant qu’Elon ne devienne fou), comme aux Etats-Unis. Mais il reste difficile d’évaluer à quel point le milliardaire et son soutien à l’extrême-droite européenne effraient de potentiels clients. Elon Musk se mêle en effet ouvertement de politique en Europe. Il réclame de nouvelles élections au Royaume-Uni, appuie l’extrême droite allemande, étrille la Commission européenne... Le patron de Tesla projette son influence politique en Europe, mais toujours au profit de l’extrême droite.
L’entrepreneur a aussi critiqué la Commission européenne, en qualifiant le fonctionnement de l’Union européenne d’anti-démocratique et en réclamant un rôle accru du Parlement européen. L’exécutif européen a pris le réseau social X dans son viseur. Accusée de “tromper” les utilisateurs avec ses coches bleues censées certifier des sources d’information dignes de confiance, la société risque de lourdes amendes.
Une ancienne commissaire européenne, Vera Jourova, était allée jusqu’à qualifier Elon Musk de “promoteur du mal” dans un entretien avec Politico en octobre dernier. Dans un article publié le 17 décembre, deux chercheurs du Conseil européen pour les relations étrangères (ECFR), Jose Ignacio Torreblanca et Giorgios Verdi, prédisaient qu’Elon Musk “pourrait utiliser sa plateforme pour mobiliser les citoyens et les partis d’extrême droite afin de faire grimper le coût politique pour les responsables européens décidés à poursuivre l’offensive” contre X.