La polémique enfle depuis que le rappeur Booba a diffusé des enregistrements attribués à Dylan Thiry dans lesquels ce dernier émettrait l'idée de favoriser contre finance des adoptions illégales d'enfants.
Le Luxembourgeois traverse décidément une très mauvaise passe. L'influenceur, originaire d'Arlon, qui a passé une partie de sa vie au Luxembourg et vivant maintenant à Dubaï, est accusé depuis plusieurs mois d'escroquerie, d'abus de confiance en lien avec des projets humanitaires.
L'affaire vient de prendre une tournure politico-judiciaire ce 26 avril, lorsque deux députés français annoncent avoir saisi la justice après avoir pris connaissance de "soupçons de trafic d'enfants" visant Dylan Thiry. Contacté par France Info, le parquet n'a pas confirmé la saisine qui vise cet influenceur.
L'affaire remontrait au 24 avril. Le rappeur Booba, engagé dans la lutte contre ce qu'il appelle les "influvoleurs" (les influenceurs qui abusent de leur notoriété), diffuse sur les réseaux sociaux "des enregistrements audio semblant émaner de Monsieur Dylan Thiry", écrivent Stéphane Vojetta et Arthur Delaporte dans leur saisine, publiée sur Twitter. "Dans ces notes vocales, Monsieur Thiry indique souhaiter aider une tierce personne à "adopter" un enfant à travers un acte manifestement illégal et en échange d'une contrepartie économique", poursuivent ceux qui sont aussi les deux rapporteurs d'une loi de régulation du secteur de l'influence en ligne.
Des notes vocales que France Info dit ne pas avoir pu encore vérifier, mais dans lesquelles on entend la voix d'un homme présenté par Booba comme Dylan Thiry, en train d'élaborer un plan pour faire sortir de Madagascar une petite fille orpheline et l'amener en Europe contre une rémunération. "Je peux faire en sorte qu'elle adopte (...) je leur dis : 'Venez à Madagascar' et ils me donnent 100K [100 000 euros] et moi, je fais tout pour qu'il puisse adopter", peut-on entendre. "Je vais prendre le passeport d'un pote à moi qui a une fille noire, lui va faire une déclaration de perte, et (...) je repars avec elle en Europe", poursuit la voix enregistrée.
Pour les deux députés, "ces déclarations, si elles ont été suivies d'effets, s'apparenteraient à du trafic d'enfant". Mardi, avant que les deux élus ne saisissent la justice, Dylan Thiry a réagi, poursuit France Info, en semblant confirmer l'authenticité des vidéos : "Je les ai envoyées à Sandra (...) qui était mon agent", explique-t-il, l'accusant de les avoir par la suite transmises au collectif AVI (Aide aux victimes d'influenceurs, officiellement soutenu par Booba). Il aurait d'ailleurs assuré toujours sur Instagram : "Ce ne sont que des paroles, il n'y a pas eu d'acte."
Selon Le Parisien, Dylan Thiry serait visé par "cinq plaintes pour escroquerie et abus de confiance". Il lui serait notamment reproché d'avoir détourné de l'argent récolté sous forme de cagnottes en ligne avec son association humanitaire.
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