Le "groupe des sept" (G7), qui se réunit à Biarritz, fait couler beaucoup d’encre. Sommet diplomatique et informel réunissant sept des plus grandes puissances mondiales, à quoi sert le G7 aujourd'hui?

1. QUELS SONT LES PAYS?

Le G7 était d’abord un G5: dans les années 1970, les ministres des Finances des cinq principaux pays industrialisés de l’époque (Etats-Unis, Japon, France, Allemagne fédérale et Royaume-Uni) se réunissent tous les ans de manière informelle pour discuter de la marche de l’économie mondiale. Il réunit les chefs d'Etat à partir de 1975, et prend en 1976 la composition qu'on lui connaît: Royaume-Uni, Canada, France, Allemagne, Italie, Japon et États-Unis.

Sans existence juridique, ni secrétariat permanent, ni membre de droit, le G7 réunit depuis 1976 les Etats-Unis, le Japon, la France, l'Italie, l'Allemagne fédérale, le Canada et la Grande-Bretagne et repose sur un socle de valeurs communes: la démocratie, le respect des droits de l’Homme et des libertés fondamentales, le libre marché, le respect du droit international.

RTL

© AFP

2. QUELS RÉSULTATS?

D'après le ministère des Affaires étrangères français, les sommets du G7 ont permis la création de plusieurs instances pour lutter contre le financement du terrorisme et des trafics, contre le sida ou pour agir pour le climat et la stabilité dans les pays arabes.

L’année dernière, le sommet du G7 de juin 2018 à La Malbaie au Québec avait été torpillé par le retrait brusque du soutien de Donald Trump au communiqué final, malgré le compromis qui avait été forgé de haute lutte sur les questions commerciales.

3. QUELS SONT LES SUJETS QUI VONT ÊTRE DÉBATTUS?

On va parler des grands sujets stratégiques de sécurité, de commerce et d'économie mondiale de manière très informelle, se dire les choses (...) et on verra s'il y a matière à faire des communiqués", a déclaré le président français devant la presse, le 21 août.

Cette année, des dissensions se font sentir en amont du sommet de Biarritz. La taxation des géants du numérique (GAFA) tend les relations entre Emmanuel Macron et Donald Trump, ce dernier allant jusqu'à dénoncer "la stupidité de Macron" en la matière.

Le nucléaire iranien est également sujet de tensions entre le président américain et son homologue français. Ce dernier recevait le 23 août le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et anticipait des "vrais désaccords au sein du G7" au sujet du dossier iranien.

Les questions environnementales se sont invitées le biais des incendies de l'immense forêt brésilienne. Les discussions pourraient être délicates, car Emmanuel Macron a accusé le président brésilien, Jair Bolsonaro, d'avoir « menti » sur ses engagements sur le climat et d'« inaction » face à ces incendies qui dévastent depuis des jours le poumon vert du monde.

4. QUEL EST LE DÉROULEMENT?

Du G7 on ne voit et connait souvent que les quelques jours de sommet réunissant les dirigeants. Mais tout au long de l’année, des experts se rencontrent, des membres de la société civile s’engagent et se structurent en groupes de travail, les ministres des pays du G7 se réunissent…

RTL

Des personnes en particulier sont mobilisées: les "sherpas", représentants diplomatiques personnels des dirigeants. Ils sont en contact toute l’année pour préparer le terrain en portant la parole et les objectifs de leur chef d’État ou de gouvernement.

Les trois jours (24, 25 et 26 août) se répartiront entre sessions de travail au "format G7" (avec les sept pays) ou élargies (avec des délégations invitées ou représentant des délégations d'organisations internationales) et entretiens bilatéraux.

Une situation jugée "obsolète" par les détracteurs. Il est vrai que les pays du “groupe de sept” ne monopolisent plus le haut du classement des pays les plus riches, selon le site de la Banque mondiale.

5. ET LES AUTRES PAYS?

Les chefs d'Etats de certaines "puissances de bonne volonté" (Inde, Australie, Chili et Afrique du Sud) ont été invités à assister aux journées de travail, de même que des “acteurs clés de la société civile”, selon le dossier de presse accompagnant le sommet.

"En 1975, les pays émergents, c’était 30% de la richesse mondiale, aujourd'hui c’est 52%, donc les pays autour de la table du G7 n’ont pas le même poids", a reconnu Emmanuel Macron devant l’association de la presse présidentielle le 21 août. "Les pays du G7 représentent aujourd'hui près de 40% du Produit intérieur brut mondial", précise par ailleurs le dossier de presse du sommet.

En comparaison, le G20, créé en 1999, rassemble des pays émergents, dont la Chine, le Brésil ou l'Afrique du Sud pour tenter de résoudre ou éviter les grandes crises mondiales.