Les syndicats d'enseignants ont appelé à observer une minute de silence en hommage à Caroline Grandjean, directrice d'école qui s'est suicidée lundi, jour de la rentrée scolaire, après avoir été harcelée en raison de son homosexualité, et qui est inhumée jeudi.

La FSU-SNUipp du Cantal "appelle à observer une minute de silence ce jour à partir de midi, jour des obsèques de Caroline Grandjean", indique Aurélie Gragnier, porte-parole du syndicat.

Mardi, cette section locale du syndicat du premier degré avait dénoncé dans un communiqué les "attaques homophobes répétées" d'une "violence inouïe" subies par l'enseignante à partir de septembre 2023. Elle demandait une enquête et de faire appel à un cabinet d'expertise indépendant.

De son côté, le syndicat des directrices et directeurs d'école S2DÉ demande "d'observer une minute de silence" et de poser à l'entrée de l'école de chacun de ses membres un portrait dessiné de Caroline Grandjean, diffusé par un groupe de dirigeants d'école dont l'enseignante faisait partie.

Directeur d’une école à Nice et secrétaire général du syndicat, Thierry Pajot a tenu une minute de silence à midi jeudi avec les instituteurs en salle des maîtres. Cette minute de silence a été précédée d’un “temps de parole en salle des maîtres, parce que certains enseignants ne savaient toujours pas qui était Caroline”.

Comme d’autres directeurs, il a affiché devant son école un portrait de l'enseignante en bande dessinée, réalisé par le dessinateur Remedium en hommage à Caroline Grandjean.

Pour Charlotte Girardon, porte-parole du S2DÉ interrogée par l'AFP, la mort de Caroline Grandjean est "un échec flagrant de l’institution".

"Caroline a vraiment appelé à l’aide. Sa grande détresse, c’est qu'elle ne se sentait pas soutenue”, estime-t-elle.

Il faut une prise de conscience institutionnelle, pour que ça ne se reproduise plus jamais”, insiste-t-elle, précisant que l'appel du S2DÉ à la minute de silence s'adresse aux directeurs d'écoles.

Dans les classes ça me paraît plus compliqué, et ça devrait venir de l’institution", poursuit-elle. "En cycle 3 (CM1 et CM2, ndlr), les élèves ont du bon sens et on peut leur expliquer. En cycle 2 (CP à CE2, ndlr), ça me semble un peu prématuré”, conclut Mme Girardon.

Le ministère de l'Education, de son côté, indique à l'AFP que "dans le respect du caractère profondément intime de ce drame, il n’est pas prévu d’organiser une minute de silence nationale".

"La priorité est donnée à l’accompagnement des proches et des collègues de Caroline Grandjean Paccoud. Néanmoins, les équipes pédagogiques qui le souhaitent pourront organiser un temps de recueillement pour honorer sa mémoire", poursuit le ministère.