Le futur shopping center. / © Mitiksa Reim
Le point sur l’avancement des travaux au Shopping Center de Messancy n’efface pas totalement le traumatisme causé par cette rupture.
Au printemps dernier, la direction de Cora annonçait la fermeture de ses sept hypermarchés belges, provoquant une onde de choc, notamment à Messancy qui venait de passer le cap de la cinquantaine et où l’enseigne était un vrai point de repère pour la population locale.
Les informations ont filtré au compte-goutte sur le nouveau projet envisagé par les nouveaux repreneurs, la société Mitiska REIM qui dit investir 12 millions d’euros dans cette reconstruction.
Le Cora tel qu’on le connaît aujourd’hui fermera ses portes le 30 janvier 2026.Delhaize, prendra, en quelque sorte, le relais avec, à ses côtés, la marque Kojump dédiée aux plaines de jeu intérieure. Les vêtements Kiabi, les jouets DreamLand et le desing Jysk sont confirmés aussi. Leur ouverture devrait intervenir l’été prochain.
La grande annonce de la semaine dernière portait sur une vaste zone de loisirs de 10.000 m² attendue fin 2026, début 2027 avec notamment un secteur horeca qui doit répondre davantage aux attentes d’une clientèle neuve. L’ouverture sera plus tardive en raison, notamment, d’un permis nécessaire. Le bois devrait apporter un peu de chaleur à cette galerie commerciale réinventée.
"Une transformation totale"
Le chantier va bon train aussi concernant l’emploi ou le réemploi. Audrey Weber, déléguée CNE, rappelle la situation. "Il y avait 150 membres du personnel sur le carreau à l’annonce de la fermeture sans parler des intérimaires. Le point positif, ce sont les profils expérimentés recherchés par les nouveaux propriétaires, ce qui n’empêche pas beaucoup de personnes de sortir carrément du circuit, parce que c’est vraiment difficile pour elles de vivre ce changement de paradigme. Les travaux, le bruit, l’absence de repères. On ne parle pas d’un réaménagement mais d’une transformation totale. Ce n’est pas la même chose."
Au point de voir 38 personnes qui ont déjà quitté les lieux et 15 autres qui vont aussi se tourner vers un tout autre challenge. "Soit un tiers de la base. On ne s’attendait pas à ça même si des spécificités fiscales n’incitent pas les frontaliers à poursuivre l’aventure", précise la déléguée syndicale qui constate qu’un nouvel appel à des intérimaires serait indispensable pour combler les 180 emplois visés.
Entre le déchirement et le soulagement, la cellule de reconversion veille à la santé du personnel impacté par les commentaires en tout genre qui fleurissent sur les réseaux sociaux.
"On attend désormais la suite des annonces pour occuper l’espace encore vide et on continue de s’entretenir régulièrement avec la direction de Cora pour que la transition s’opère du mieux possible. On regrette, par contre, la gestion de la direction de l’enseigne de Messancy qui n’a ni eu la décence d’organiser un pot de départ, ni eu le courage de dire merci à celles et ceux qui sont déjà partis."