L’information est tombée ce mardi matin. La direction a l’intention de procéder à un licenciement collectif et de fermer ses magasins début 2026.

La nouvelle était dans l’air depuis plusieurs mois. L’essoufflement du modèle "hypermarché" a eu raison des enseignes Cora, propriétés du groupe Louis Delhaize. C’est l’annonce faite par la direction à la suite du conseil d’entreprise extraordinaire organisé ce mardi matin.

Sept magasins sont concernés dont celui de Messancy, bien ancré dans le paysage de la région depuis le milieu des années 70. Cora en Belgique, ce sont un peu moins de 2.000 travailleurs, répartis dans 7 magasins (La Louvière, Hornu, Chatelineau, Rocourt, Woluwe, Anderlecht et Messancy), les galeries marchandes autour des magasins, ainsi qu’un dépôt d’approvisionnement installé à Heppignies.

La majorité des enseignes Cora est déficitaire. Un repreneur était recherché depuis de nombreux mois. En vain. Après avoir vu la marque française cédée à Carrefour et celle luxembourgeoise à E. Leclerc en mars 2025, le questionnement était omniprésent chez les employés. D'autant plus que Louis Delhaize avait déjà fait le ménage en mettant sur une voie de garage Delitraiteur, Match et Smatch (reprises par Colruyt) et ses Proxi (cédés à Delhaize).

"Les travailleurs demeurent sous le choc d’autant qu’ils avaient fait de nombreux efforts durant trois plans de redressement préalables. La direction a d’ailleurs reconnu qu’ils n’avaient pas démérité. La direction n’a pas pu s’adapter aux nouveaux enjeux du commerce", indique le syndicat CNE (Centrale nationale des employés) dans un communiqué publié à l’issue du conseil d’entreprise.

Plus de 200 personnes concernées

À Messancy, 150 salariés sont concernés ainsi qu’une petite soixantaine d’intérimaires. Les visages étaient marqués à l’annonce de cette restructuration. "On s’y attendait mais on a toujours eu la faiblesse d’y croire", confessait l’une des plus anciennes employées, la gorge nouée par l’émotion.

"À un certain âge, on se pose légitimement la question de notre avenir et notre capacité à se relancer dans un secteur peu porteur. Et se réinventer après 50 ans, ce n’est pas toujours facile."

Un jeune employé accueillait la nouvelle avec à peine moins de gravité. "Je ne m’en fais pas tellement pour moi mais je pense à des collègues pour qui ce sera compliqué. Quand vous vous inscrivez dans la durée d’une entreprise, la perspective que tout s’arrête du jour au lendemain est difficile à encaisser."

Les galeries des hypermarchés sont la propriété de Galimmo, qui souhaite les vendre à Mitiska REIM. "L'objectif est de procéder à des rénovations en divisant ces espaces en unités plus petites destinées à la location. Cela permettra aux centres commerciaux de poursuivre leurs activités et de maintenir des emplois directs et indirects", a précisé la chaîne de magasins.

Les travailleurs des différents sites sont partis en assemblée à l’issue de cette douloureuse annonce.