Le procès du meurtre de Diana Santos, dont le corps a été démembré puis éparpillé en France et en Allemagne, s'est poursuivi jeudi devant le tribunal de Diekirch. Les faits remontent au 18 septembre 2022.

La victime a été tuée dans sa maison à Diekirch. Son cadavre a ensuite été démembré dans la cave et dispersé en différents endroits.
 
Le 19 septembre 2022, le torse d'une femme était retrouvé à Mont-Saint-Martin, en France. Il est rapidement apparu qu’il s’agissait d’une Portugaise de 40 ans originaire de Diekirch. Les jambes et la tête ont été découvertes un mois et demi plus tard à Temmels, en Allemagne. Les bras restent introuvables à ce jour. 
 
Ce qui s’est très probablement passé le 18 septembre 2022 dans la maison de la victime est devenu plus clair ce jeudi, au deuxième jour d'audience. Contrairement à ce qu’affirmait l’accusé lundi, il est plutôt improbable que son neveu ait tué la victime. Ce dernier n'a pas comparu jeudi devant le tribunal de Diekirch, car il s’est enfui au Maroc. Là-bas, il s’est toutefois livré à la police. A la suite de quoi, ses papiers lui ont été retirés et une interdiction d'entrée a été prononcée à son encontre. Il est sous le coup d'un mandat d’arrêt international.
 
L'affaire n'a véritablement été lancée que lorsque cet homme a contacté la police de Diekirch le 26 septembre 2022, a déclaré l'enquêteur au juge. Lors de son appel, l’homme a dénoncé son oncle pour le meurtre de sa compagne. Jusque-là, c’était l’oncle qui rejetait la responsabilité sur son neveu, lequel voulait contracter un mariage blanc avec la victime, selon les déclarations de l'accusé. Il y a eu une dispute entre le faux couple, d'après l’oncle, à la suite de laquelle son neveu a tué la victime avec un couteau.
 
Lors de l’enquête, il est toutefois apparu que la version du neveu semblait plus plausible. Point crucial de l’histoire : l’accusé, qui doit répondre devant le tribunal de Diekirch depuis lundi, n’était pas seulement un ami de la victime, mais entretenait également une liaison avec elle. Cette relation devait cependant prendre fin, car la victime souhaitait entamer une nouvelle relation. Un fait que l’accusé ne semblait pas vouloir accepter. Auparavant déjà, il lui avait envoyé à plusieurs reprises des messages mêlant déclarations d’amour et menaces de mort. Le neveu a déclaré à propos de son oncle que celui-ci voulait contrôler la victime, son téléphone et ses déplacements. Des personnes de son entourage le décrivent également comme agressif, jaloux et possessif.
 
La caméra de surveillance d’un garage automobile situé près de la maison de la victime a, entre autres, permis d'éclairer ce qui s’est passé le 18 septembre 2022, en retraçant précisément les allées et venues des uns et des autres au domicile de la victime le jour des faits. Il a été établi que la victime a eu ce jour-là, à 13h30, un appel vidéo avec son compagnon, qui devait passer la voir. Le neveu est allé raconter cela à son oncle, qui habitait à seulement cinq minutes. Celui-ci s’est alors immédiatement rendu sur place en voiture. À 14h, il est ressorti de la maison, a marché jusqu’à la rue, puis est rentré à nouveau. "Selon nous, c’est à ce moment-là que quelque chose s’est passé", souligne l’enquêteur. Ce n’est qu’à 14h22 que le neveu est rentré chez lui. Il n’a cessé ensuite d’aller et venir, jusqu’à ce que, vers 19h30, les deux hommes partent en voiture en direction de Mont-Saint-Martin, où ils se sont débarrassés du torse. Plus tard dans la soirée, ils se sont également rendus à Temmels, où ils ont abandonné d’autres parties du corps.
 
A l'audience, il a également été souligné que l’oncle exerçait une sorte d'autorité sur son neveu. Ce dernier faisait ce que son oncle lui demandait. Le neveu lui-même avait affirmé lors de son interrogatoire que son oncle lui avait dit qu’il ferait du mal à lui et à sa famille s’il racontait quoi que ce soit à la police. Suite à cela, il s'était enfui au Maroc le 23 septembre 2022.

Lors du premier jour d'audience, les experts ont expliqué que la victime est décédée à la suite d’un coup porté au cou et de la section de l’artère carotide. Des traces de sang mises en évidence, laissent penser que la victime a été tuée dans la chambre à coucher, puis que le corps a été démembré dans la cave.
 
Le procès se poursuivra vendredi matin.