Le Luxembourg investira 5,5 milliards d'euros dans la défense au cours des quatre prochaines années. Quels seront les principaux domaines d'investissement?

Lors du sommet de l'OTAN à La Haye en juillet, le Luxembourg a reçu de nouveaux objectifs, porteurs de défis majeurs. Il ne s'agit pas seulement de faire les bons choix en matière d'achat de matériel, mais aussi de se réorganiser en termes de personnel pour répondre aux attentes.

"Bien sûr, dans le cadre du dernier cycle d'objectifs que l'OTAN nous a fixé, nous continuerons de travailler sur le bataillon binational. Il y aura aussi les nouveaux objectifs de l'OTAN, comme la défense aérienne, la défense antimissile et un hôpital militaire déployable, pour ne citer que quelques exemples, sur lesquels nous devons nous positionner et nous organiser", a indiqué la ministre de la Défense, Yuriko Backes, dans une interview à RTL.

Des discussions sont en cours avec des pays partenaires et des entreprises.

Revalorisation des carrières

Pour Yuriko Backes, il est clair que des améliorations doivent être apportées en matière de revalorisation des carrières. Des propositions en ce sens seront formulées dans les prochaines semaines, selon la ministre.
 
"Je pense que nous devrions et devons agir sur les salaires, cela me paraît évident. Même les ajuster un peu, si on voit ce qui se passe chez nos voisins ou à l'OTAN et comment ils sont organisés. Je pense que nous devons améliorer ce point, et nous le ferons. Comme je l'ai dit, je ferai des propositions au gouvernement dans les semaines à venir."

Incidents avec des drones au-dessus de territoires de l'OTAN

Les récents incidents survenus avec des drones au-dessus de territoires de l'OTAN, préoccupent également la ministre: "C'est une question qui nous préoccupe déjà vraiment. Au Luxembourg, nous sommes bien sûr également préparés et nous entretenons des contacts interministériels permanents à ce sujet. Comme dans d'autres pays, nous devons continuellement améliorer notre préparation en termes d'équipement, et éventuellement aussi en termes de base légale. Nous y travaillons, comme d'autres pays."

Dans un État de droit, l'armée n'est pas en première position pour neutraliser des drones, c'est le rôle de la police. Il y a clairement deux types de drones : les petits drones d'observation, que les Russes utilisent au-dessus du territoire de l'OTAN, et les grands drones militaires armés.

Dans le cas où l'un d'entre eux devrait être neutralisé au-dessus du territoire luxembourgeois, dans le contexte de l'OTAN, des avions de chasse belges ou néerlandais assureraient cette mission.

Deux systèmes de défense aérienne différents pour le Luxembourg

Comme l'OTAN le prescrit pour notre défense, le Luxembourg devrait disposer de deux systèmes de défense aérienne différents, selon Yuriko Backes: "L'un est plus destiné à l'espace bas, si un avion ou un hélicoptère s'approche du Luxembourg. L'autre est davantage destiné aux missiles balistiques, par exemple. Cela signifie que ce sont ces systèmes qu'on nous demande de déployer. C'est une première pour nous. Des pays voisins comme la Belgique ne disposent pas de telles capacités aujourd'hui. Ils doivent également le faire, de sorte que nous sommes en train d'étudier le modèle qui nous convient, avec des pays partenaires, mais aussi avec des entreprises."

Il s'agit de pouvoir défendre en priorité nos infrastructures critiques. Mais il faudra aussi que ces systèmes puissent être déployés au front dans le contexte de la défense collective.

Savoir-faire dans le secteur des satellites: de la communication sécurisée à l'observation de la Terre

"C'est une réelle valeur ajoutée que le Luxembourg a en termes de capacités. D'un côté les communications par satellite, où le deuxième projet de loi est déposé pour un GovSat 2. Il s'agit de capacités essentielles, que nos alliés attendent également que nous puissions leur fournir. Cela prendra encore du temps. Puis, en août, nous avons lancé avec succès le satellite d'observation de la Terre, ce dont je me réjouis, car ce sont également des capacités indispensables aujourd'hui, que le Luxembourg peut mettre à la disposition des alliés", d'après Yuriko Backes.

Le satellite d'observation de la Terre Luxeosys devrait être opérationnel au début de l'année prochaine.