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Les membres du Parti populaire chrétien-social (CSV), au pouvoir, étaient loin d'être ravis des derniers résultats du sondage réalisé dimanche, mais le président du parti et Premier ministre Luc Frieden reste optimiste en apparence, qualifiant ces résultats de simple "coup d’œil ponctuel".
Le Premier ministre a souligné que le sondage avait été réalisé peu après la fin des cycles de dialogue social du gouvernement, entre le 15 et le 29 septembre, alors que le dernier cycle avait eu lieu le 3 septembre.
Durant cette période, le gouvernement avait annoncé une réforme controversée des retraites, ainsi que des discussions sur le travail dominical et l'extension des heures d'ouverture des magasins. Près des deux tiers des personnes interrogées estimaient que le gouvernement avait agi de manière inappropriée en prenant des décisions sur les retraites sans parvenir à un accord avec les employeurs et les syndicats.
Luc Frieden a reconnu que la réforme des retraites avait clairement influencé les résultats du sondage. Il a expliqué que les réformes de ce type sont notoirement sensibles, tant au Luxembourg qu'à l'étranger, et que le gouvernement n'était intervenu qu'après avoir constaté que les partenaires sociaux ne parvenaient pas à trouver un compromis en raison de leurs divergences de vues. Selon lui, le gouvernement a assumé ses responsabilités dans ces circonstances, notamment par l'intermédiaire des ministres du CSV chargés de superviser cette question, ce qui, selon lui, explique en grande partie le résultat.
Tout en admettant que le résultat était loin d'être encourageant, le président du parti a déclaré qu'il n'était pas surprenant. Il a toutefois souligné que malgré une perte prévue de quatre sièges, le CSV reste le parti le plus fort, devançant toujours son partenaire de coalition, le Parti démocratique (DP), de plus de cinq points de pourcentage.
Par ailleurs, le Parti socialiste ouvrier luxembourgeois (LSAP) et le Parti réformiste démocratique alternatif (ADR) auraient probablement des raisons de se réjouir si les élections avaient lieu ce dimanche, car les deux partis gagneraient deux sièges. Luc Frieden a toutefois déclaré qu'il était difficile de déterminer avec précision d'où provenaient ces votes. Il a fait valoir que, en période d'incertitude, les électeurs ont tendance à rechercher des alternatives, et que l'absence de consensus sur la réforme des retraites a peut-être poussé certains à explorer d'autres options.
Il a toutefois mis en garde contre toute conclusion à long terme, soulignant que les gouvernements et les partis sont finalement jugés sur l'ensemble de leur programme plutôt que sur une seule réforme complexe.
Le sondage suggère également qu'une coalition tripartite entre le DP, le LSAP et les Verts (déi gréng) serait désormais mathématiquement possible, mais le Premier ministre ne s'en inquiète pas. Il a souligné que le CSV et le DP partagent une vision politique très compatible et entretiennent des relations de travail constructives, ajoutant qu'il est convaincu que les deux partis mèneront à bien ensemble le mandat législatif actuel.