Le Syndicat professionnel de l'armée luxembourgeoise exige un "statut qui tienne la route" pour les soldats, en évoquant le statut d'employé dans la carrière C2.

"Même si des milliards vont être investis dans la défense, on ne parvient pas à embaucher les soldats avec un statut décent", a dit Christian Schleck, le président du SPAL, le Syndicat professionnel de l'armée luxembourgeoise, mardi soir lors de son assemblée générale.
 
Certaines dispositions, comme le droit au congé de formation ou au congé à temps partiel, seraient appliquées à la tête du client. Les soldats gagneraient parfois 500 euros de moins que le salaire minimum non qualifié, a souligné Christian Schleck:
 
"Que demande le SPAL? Pour le soldat, notre approche est très claire. Nous exigeons un statut qui tienne la route. Le statut d'employé dans la carrière C2 est le statut idéal, à notre avis."
 
Le président de la CGFP, la Confédération générale de la fonction publique, Romain Wolff, a également pris la parole et qualifié la situation actuelle du statut d'inacceptable:
 
"Nous appelons les responsables politiques à agir très vite. Plusieurs personnalités politiques sont présentes. On ne peut pas et on ne doit pas traiter son personnel ainsi."
 
Avec Fernand Etgen, André Bauler et Tom Weidig, seuls quelques députés avaient rejoint la "Al Seeërei" à Diekirch, où se tenait l'assemblée générale ordinaire du SPAL. Le nombre de syndicalistes était également faible, avec environ 30 membres présents.

Le vice-président du syndicat, Tom Braquet, a affirmé que le gouvernement souhaitait investir 1,18 milliard d'euros dans la défense d'ici la fin de l'année. Il serait absurde de ne pas investir dans ses propres ressources humaines avec une telle somme, selon lui.
 
"Sans juger si ces dépenses sont justifiées ou non, je tiens à affirmer clairement qu'il est impossible que les frais de personnels ne puissent pas suivre avec ces dépenses. C'est tout simplement impossible. Cela ne peut pas fonctionner."
 
Ces mauvaises conditions s'étendraient aux retraites, selon Christian Schleck. Des personnes ayant servi leur pays risquent de sombrer dans la pauvreté liée à l'âge. Il faudrait serrer beaucoup de vis.
 
"Mais il faut faire attention, les vis cassent vite. Et au plus tard, lorsqu'on évoque 650 militaires supplémentaires nécessaires pour le bataillon binational, et aussi pour avoir suffisamment de personnel au "Härebierg", on ne pourra pas échapper à une réforme fondamentale."
 
Par ailleurs, le SPAL réclame toujours un ministère exclusivement consacré à la défense, particulièrement dans le contexte des investissements massifs en ce domaine. Il faut également parler d'une armée de réserve, de concepts tels que la formation, le matériel et les infrastructures.
 
"Les responsables politiques doivent s'interroger sur une réserve. Nous pensons également que la population doit se poser cette question et que chacun doit être prêt à aborder ce sujet. Surtout en cette période."
 
Un autre souhait du SPAL est la mise en place d'un médiateur militaire, une personne qui pourrait effectuer des contrôles indépendants auprès de la défense et de l'armée.
 
Le syndicat a également abordé le sujet du bataillon binational avec la Belgique. Il a toujours été favorable à cette idée, mais il se demande toujours où trouver 300 à 350 recrues dans les trois à cinq ans qui viennent.