L'avortement, "nous voulons que ce soit la liberté de la femme de décider, mais le législateur doit en fixer les conditions", a expliqué le président du parti CSV, Luc Frieden.

Une proposition de révision de la Constitution visant à y inscrire le droit à l'avortement, fait actuellement l'objet de nombreuses discussions. Déposée par le parti déi Lénk afin que ce droit ne puisse plus être aboli si facilement, la proposition a été l'objet d'un premier examen par la Commission des Institutions mardi. 
 
Après la réunion de la commission, le CSV n'avait pas encore formulé clairement sa position, mais il vient de le faire, par la voix de son président. Luc Frieden, a souligné mercredi que l'avortement ne devait pas être un droit absolu, mais une liberté liée à des conditions. Par conséquent, il ne pourrait être inscrit en tant que droit dans la Constitution, comme le proposait le député Marc Baum. 
 
Selon Luc Frieden, il devrait s'agir pour les femmes d'une liberté publique, encadrée par le législateur et ancrée dans la Constitution. Un droit fondamental ne peut en effet être restreint par le législateur. Il en va autrement d'une liberté publique. Si celle-ci est inscrite dans la Constitution, le législateur peut en fixer les conditions. C'est déjà le cas actuellement, par exemple, où l'avortement ne peut être pratiqué que dans un délai de douze semaines. “Nous ne voulons pas que ce soit un droit absolu, car cela impliquerait également, par exemple, qu'un médecin ou un hôpital soit obligé de pratiquer un avortement, parce que ce serait un droit pour chaque citoyen. Nous voulons que ce soit la liberté de la femme de décider, mais le législateur doit en fixer les conditions. Le CSV tient aux conditions telles qu'elles figurent actuellement dans la loi sur l'avortement, et nous ne voulons pas les modifier”, a affirmé Luc Frieden.

En tant que Premier ministre, Luc Frieden a ajouté qu'il serait heureux si un large consensus pouvait être trouvé dans la société sur ce sujet. “Je sais que c'est une question de conscience, où chaque député devra probablement voter selon sa conscience”, a souligné Luc Frieden. Le CSV s'oriente toutefois dans cette direction, même si cela doit encore être discuté dans toutes les instances.
 
Lundi matin, avant la réunion de la Commission des Institutions, quelque 70 manifestants s'étaient réunis devant la Chambre des députés pour défendre l'inscription du droit à l'avortement dans la Constitution. Pour sa part, le cardinal Jean-Claude Hollerich n'a pas hésité à signifier son opposition à cette proposition. Si cela devait arriver, ce serait "un jour triste dans l'histoire du Luxembourg", a estimé récemment le cardinal Jean-Claude Hollerich sur RTL.