Repousser la retraite anticipée pour gagner plus d'argent : c'est la proposition faite par le gouvernement aux futurs pensionnés, qui seraient récompensés s'ils retardent leur départ.

Parmi les nombreuses mesures annoncées par le gouvernement mercredi, pour réformer le système de pensions, figure un abattement fiscal destiné aux personnes qui pourraient prendre une retraite anticipée mais choisiraient volontairement de travailler plus longtemps.
La mesure, proposée par Luc Frieden, doit permettre d'"inciter" les travailleurs qui le souhaitent à repousser leur pension alors qu'ils pourraient en bénéficier à partir de 60 ans. Et donc, à rapprocher l'âge réel de départ en retraite de l'âge légal.

Pour les y encourager, le gouvernement souhaite créer un abattement fiscal, qui réduirait nettement leur imposition. Cet abattement fiscal devrait s’élever à 750 euros par mois et profiter proportionnellement le plus aux personnes à faibles revenus.

Pour une personne avec un revenu annuel de 40 000 euros, cela représenterait, dans la classe d’imposition 1, environ 2 200 euros d’impôts en moins par an. Et environ 1 600 et 900 euros dans les classes 1a et 2.

Revenu imposableClasse d'impôt 1Classe d'impôt 1aClasse d'impôt 2
40 000€2 198 €1 631 €928 €
100 000€3 756 €3 756 €3 223 €
150 000€3 852 €3 852 €3 756 €

Le gouvernement prévoit également d’introduire une retraite progressive, toujours dans l’objectif de maintenir plus longtemps en emploi des personnes qui ont déjà droit à la retraite.Concrètement, il serait possible de travailler à mi-temps et de percevoir une demi-pension sans être pénalisé financièrement. Dans ce scénario, on pourrait aussi bénéficier de l’abattement fiscal, explique la ministre de la Sécurité sociale, Martine Deprez, en réponse à une question.La ministre dit confiante être de voir les textes de loi nécessaires à la réforme du système de pensions passer dans les délais à la Chambre et au Conseil d’État, afin qu’ils puissent entrer en vigueur le 1er janvier 2026."Nous commençons d’ailleurs dès aujourd’hui à rédiger les textes. Mais nous savions déjà plus ou moins où cela allait mener, puisque nous étions en phase de consultation. C’est pourquoi je pense, et je suis confiante, que nous aurons tout en place pour le 1er janvier 2026."