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Nouvel état d'esprit, déclenchement automatique des bodycams, déplacement de la violence... Patrick Baddé, nouveau président Syndicat national de la Police grand-ducale était ce lundi l'invité de la rédaction de RTL.
Le syndicat de police SNPGL a suscité de nombreuses discussions au cours des dernières années. Depuis mi-juin, un nouveau président, Patrick Baddé, a pris ses fonctions. Invité de la rédaction de RTL lundi, il a déclaré privilégier la continuité et souhaiter, pour la première fois, ramener la paix au sein de l'organisation. Globalement, la police est actuellement sur la bonne voie, même si des améliorations sont encore possibles par endroits.
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Le métier de policier est multifacettes: on peut par exemple travailler à la protection de la jeunesse, au contrôle routier ou au sein de brigades cynophiles. On se sent parfois un peu abandonner quand les personnes arrêtées sont remises en liberté deux jours plus tard.
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Depuis le 1er juillet, les policiers luxembourgeois sont tous équipés de bodycams. C'est une bonne chose, car cela réduira les risques d'agression des agents. Des problèmes techniques subsistent cependant. Actuellement, la caméra ne s'allume pas lorsque l'arme est dégainée. Selon Patrick Baddé, président du SNPGL, cela devrait changer.
"Nous allons intégrer un déclencheur à notre étui. Ainsi, si un policier doit dégainer son arme, il activera automatiquement la caméra, même à portée bluetooth des autres policiers. Nous disposons ainsi d'une perspective plus large que celle de chaque policier, et je pense que c'est positif. Ce dispositif doit être intégré prochainement, si nous devons intégrer un mécanisme supplémentaire à nos étuis", explique Patrick Baddé.
Il est difficile d'en dire plus sur les Tasers, qui seront introduits le 1er janvier prochain, car aucun détail n'est encore connu.
La violence est déplacée
Des vidéos circulent sur les réseaux sociaux montrant des affrontements parfois violents place de Paris à Luxembourg, à des heures tardives. Patrick Baddé confirme que la situation s'est récemment aggravée.
"Il est vrai que la vidéosurveillance est assez importante à la gare et que les violences se sont maintenant légèrement déplacées vers la place de Paris. J'ai récemment parlé au chef de bureau de la gare de Hollerich, qui m'a dit que c'était normal. Les portes restent ouvertes le soir, ce qui entraîne des rassemblements et parfois des bagarres à des heures tardives. Mais la police a déjà réagi. On lui a indiqué que l'équipe de nuit devait renforcer les contrôles pour maîtriser le problème".
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La police ne peut pas vraiment résoudre le problème seule. C'est pourquoi une coopération avec les tribunaux, la Ville de Luxembourg et les services sociaux est nécessaire.
Quant à l'ambiance au sein du syndicat de police SNPGL, elle n'a pas toujours été au beau fixe ces dernières années. La dernière présidente, Marlène Negrini, a été démise de ses fonctions. Mais il est temps de tourner la page.
"Il y a eu des petites rumeurs au sein du comité, je n'entrerai pas dans les détails. Mais il y avait deux clans : l'un n'est plus là, l'autre est toujours en place et essaie de se reconstruire. Nous sommes maintenant une équipe très jeune et dynamique et j'espère que nous pourrons vraiment avancer grâce à cet état d'esprit et à cette motivation", glisse Patrick Baddé.
Le syndicat veut dorénavant privilégier les discussions constructives avec la hiérarchie policière, le ministre de l'Intérieur, Léon Gloden, et les services concernés, plutôt que la confrontation.