Le gouvernement, qui a présenté hâtivement l'orientation de sa réforme des retraites, fait face à la fronde des syndicats, dans le secteur privé et public.

Un débat long et opaque, des décisions douloureuses, et une direction donnée beaucoup trop tôt. Le gouvernement de Luc Frieden semble aujourd'hui embourbé dans sa réforme des retraites.

Ce lundi 2 juin, il a été contraint d'inviter à de nouvelles discussions les syndicats OGBL et LCGB, qui venaient de claquer la porte du débat. Un coup de force pour protester contre un débat des retraites "piétiné" par le gouvernement.

L'erreur du gouvernement a sans aucun doute été de dévoiler ses cartes trop tôt, esquissant, lors de l'état de la nation, une carrière allongée pour presque tous les travailleurs et une absence d'efforts chez les retraités... alors que le débat n'est pas terminé.

Et le flou laissé depuis autour du projet n'a fait qu'encourager les syndicats, qui prévoient deux grandes manifestations le 25 juin (pour la CGFP, syndicat du secteur public) et le 28 juin (à l'appel du LCGB et de l'OGBL).

En l'état, le gouvernement semble avoir compris qu'il a besoin des partenaires sociaux pour conduire une réforme annoncée comme difficile puisqu'il faudra faire un effort pour financer le système. "Nous espérons que cette absence ne sera que temporaire" écrit-il dans son courrier adressé aux équipes de Nora Back et Patrick Dury.

Sans discussion constructive avec eux, le gouvernement de Luc Frieden devra porter seul le poids d'une réforme lourde. Un véritable boulet (politiquement parlant) que les électeurs n'oublieront pas. Surtout ceux qui devront travailler entre trois et cinq ans de plus, comme l'a glissé le Premier ministre.